Mort à Venise est le premier film de Luchino Visconti que j'ai eu l'occasion de voir. Et quelle claque !
Cette adaptation d’une nouvelle de Thomas Mann est aussi superbe que tragique. Pourtant, les 3 premiers quarts d'heure - bien que visuellement sublimes et musicalement intenses - sont assez lents, et même si la suite ne sera pas beaucoup plus rythmée, l'histoire, elle, prendra un tournant dramatique bouleversant, avec de magnifiques et troublantes scènes (muettes) entre le vieillissant Dirk Bogarde et le jeune éphèbe Bjorn Andersen.
Effectivement, les mots sont rares au cours de ce long-métrage, hormis durant les échanges philosophiques entre celui que nous suivons et son collègue - mais la grande musique de Gustav Mahler et la réalisation précise de Luchino Visconti parviennent aisément à captiver.
Ainsi, au fur et à mesure qu'avance ce film contemplatif, subtil, mélancolique et d'un esthétisme désarmant, la fascination gagne, jusqu'à cette scène finale sur la plage, d'anthologie...
Une histoire d'un romantisme ahurissant donc, mais qui aborde surtout le thème difficile du désir interdit, avec une classe et une humanité nécessaires...
Du très grand cinéma !