Han, c'était chouette ! J'ai chopé ce film dans la foulée après avoir vu "Apaches" par le même réalisateur. En fait, en parcourant la filmo de MacKenzie, j'ai vite tiqué sur le titre français de ce film-ci, puisque moi-même je tente d'exercer le métier de professeur et qu'en plus la situation actuelle en France est interpellante (même si je ne suis qu'un belge vivant dans une communauté terroriste).
Le scénario est très simple, basique comme je voudrais en voir plus. Pas de fioriture, on nous montre ce professeur, on visite les lieux, on rencontre ses élèves (les 5B), on fait connaissance avec sa femme. Il y a des conflits un peu partout, c'est assez justement mené. Le film perd un peu de sa force sur la fin, mais je ne parviens pas à m'expliquer pourquoi. Peut-être parce que le plan des élèves n'est pas crédible : disons qu'il n'y a pas tout l'aspect psychologique derrière pour aider à crédibiliser, comme ce fut le cas durant les deux premiers tiers du film. Bon, cela n'empêche pas de prendre du plaisir, disons que c'était un moyen radical de terminer l'histoire, en allant au fond des choses. Et puis la scène du gymnase est tout follement bonne (ou bonnement folle). La fin laisse un peu sur la faim, parce que c'est ambigu, je trouve. On ne comprend pas bien ce qu'il va advenir de ces gosses, et la compassion que certains montrent me paraît incohérente par rapport au portrait dressé jusque là.
Ce qui est amusant avec ce film, c'est que, si on retire tout ce qui touche au meurtre, on se croirait vraiment dans une classe : le professeur face à des élèves difficiles (toutes les classes ne sont pas comme ça, mais ce genre de test de la part des élèves, je l'ai vécu personnellement), ses réactions, la réaction du directeur quand il va lui demander de l'aide, la politique de l'autruche à certains moments pour s'en sortir (même si ici c'est à nouveau très exagéré), le manque de soutien de scollègues mais aussi des proches, l'incompréhension de quelqu'un extérieur à la classe face à certains événements (il y a vraiment des choses qui sont juste impossibles à expliquer en dehors d'un contexte, contexte qui dépend de toute une année de cours parfois). J'ai vraiment eu la sensation de voir un résumé des pires choses que j'ai pu voir dans ce fabuleux métier, l'exagération étant là, justement, pour justifier le fait qu'on condense tout cela en si peu de temps).
La mise en scène est nerveuse. Ha, il fut un temps où les anglais savaient réaliser. Certes, ce n'était pas parfait, mais moi j'aime ce genre d'imperfection, des plans où ça bouge, où on sent que c'est un peu fait à l'arrache, amis que c'est assumé. Cela amène un côté vivant. Sans pour autant souffrir de ce qui pourrait être plus communément appelé effet de style (comme c'est le cas pour les films anglais actuels où il est impossible de voir de bonnes scènes d'action de manière générale). Les acteurs sont bons, adultes comme gosses. L'héroïne est plutôt mignonne, on peut voir ses esins au travers de son chemisier à un moment. Et la musique fonctionne bien (quoique, je reviens sur cette fin ambigue : la musique participe de cette étrangeté, parce qu'elle a un petit air de triomphe, alors qu'il s'agit d'une scène assez dramatique : est-ce que par là le réalisateur veut souligner la victoire du héros - on sait qui a échafaudé le plan- ou la victoire des tueurs - ils ne craignent personne, ils se permettent même de bousculer le directeur ?).
Bref, j'ai passé un bon moment devant ce film. La fin n'est pas d'un aussi bon niveau que le reste, mais demeure divertissante comme il faut.