Très bonne surprise que ce polar giallisant de Sergio Martino. La réalisation est d'une belle ampleur pour un bis italien, avec de nombreux lieux de tournage étonnants (le toit-dôme ouvrant d'un cinéma, l'autotrain de la frontière suisse) et des idées intéressantes (la fusillade dans le grand huit, la dodoche déglinguée qui se démantibule dans les poursuites). C'est bien emballé et le scénario est à l'avenant, plus riche en rebondissements qu'à l'accoutumée, développant suffisamment ses personnages pour les rendre attachants.
Cassinelli a un vrai charisme et le film est riche en trognes qui vont bien avec l'ambiance de misère sociale (même les flics se font tirer leur porte-document par des voleurs à l'arraché), incluant un tueur aux lunettes miroir qui dégage un vrai truc. Martino parvient même à glisser un peu d'humour dans sa sombre histoire de traite de jeunes filles. Mort suspecte d'une mineure est donc à ranger dans le haut du panier du genre. Dommage que sa fin soit si abrupte.
L'interview de Martino sur le BR du Chat qui fume est assez émouvante car le pauvre venait alors de perdre son épouse du COVID. Ce qui ne l'empêche d'être prolixe sur le film.