science-fiction post-apocalyptique steampunk en approche

Bonjour vous avez cinq minutes pour que je puisse vous parler de Mortal Engines?
Mortal quoi?

Pas une affiche. Pas une seule. ou alors j'ai mal regardé, c'est possible. Il n'empêche que des films avec moins d'intérêt ont eu une meilleure diffusion en terme de publicité.
Faut dire qu'avec la fin d'année, les sorties sont nombreuses, peut-être un peu trop pour une fois. Le début 2018 était vide question film, la fin s'est retrouvé avec un choix important, et pour tous les goûts. Au milieu de ça, cet ovni.
Ovni parce que comme le disait un article en ligne à son sujet, le steampunk (ou était-ce du Dieselpunk ici?) n'est pas légion au cinéma, et les spectateurs américains, ignares qu'ils sont, ne s'y intéressent pas vraiment. C'est bien dommage, parce que visuellement parlant, le steampunk offre une richesse tout à fait adaptée au grand écran.

Pour cette raison, Mortal Engines a besoin d'être soutenu. Injustement boudé par les spectateurs, il incarne pourtant très bien la passerelle entre un film post-apocalyptique à la mad max et un univers steampunk, avec un univers visuel grandiose et mémorable.
Les villes mobiles, extrêmement détaillées (on parle d'un film développé par Peter Jackson et son équipe quand même), sont un savant mélange d'architecture futuriste et de vieilles villes ouvrières qui sentent bon le sale et la fumée. Les quelques vaisseaux, riches en design originaux, semblent tout droit sortis d'une gamme Lego des années 2000. Le tout dans un paysage post-apo pas dégueu, et assez différent de ce qu'on peut retrouver dans un Mad max par exemple.

Puisqu'il faut bien en parler un jour, l'histoire est...correcte. Pas originale du tout, (mais quelles histoires de SF le sont encore?) mais sympathique à suivre. On sent venir certaines scènes à des kilomètres, mais la tension et le suspens sont pourtant présents.
Au niveau des acteurs, c'est assez variable. Rien de mémorable, sinon un rôle taillé à la mesure d'Hugo Weaving. On regrette la faible présence de certains personnages, peut-être aurait-il fallu un film encore plus long? Enfin, certaines scènes sont très très inspirées de Star Wars, mais pas assez pour que j'aille crier au plagiat, surtout que ça se compte en quelques minutes sur les deux heures totales.

Doté de certaines scènes magnifiques, notamment au niveau des effets spéciaux, le film possède une photographie impeccable qui frise parfois avec l'univers Synthwave (ce qui justifie d'autant plus mon intérêt pour ce dernier). On est pas sur le blockbuster le plus innovant en terme de scénario, mais il clôt très bien l'année là où Ready Player One (assez similaire sur les qualités et défauts) l'introduisait.

Conclusion: allez le voir! les spectateurs français peuvent réussir là où les américains ont échoué!