Excellent polar médical, à l'ambiance glacée. Très en avance sur son temps: d'abord parce que la corporation qui tire les ficelles dans l'ombre est représentée avec une précision visionnaire (aujourd'hui, toutes les corpo sont représentées de cette manière froide, impersonnelle, par des bâtiments de béton et de verre quasi inhabités); ensuite, de par la remarquable prestation de Geneviève Bujold. Deux ans avant Sigourney Weaver dans Alien, Bujold incarne en effet une femme déterminée à affronter un Monstre, seule s'il le faut. Le fait qu'elle le fasse à mains nues au lieu de s'armer de pied en cap est tout au crédit de son personnage, et donc de l'auteur, qui a joué la carte de la vraisemblance. En effet, la machination ourdie par les investisseurs pharmaceutiques du film fait penser à certaines affaires survenues depuis.
Douze ans après sa mort, l'influence de Michael Crichon continue donc à se faire sentir (Urgences, Jurassic Park, Le treizième guerrier, Westworld..) et quelque chose me dit que ce n'est pas terminé.