Si au premier abord le film peut paraître une histoire d'amour contrariée de plus au cinéma, il n'en est rien, bien au contraire. Ce sujet douloureux et délicat, vivace dans nos sociétés contemporaines est ici abordé par des personnages charismatiques et décalés : le croque-mort qui bienveillant à l'égard de Matty prends des nouvelles de la santé de cette dernière chaque fois qu'il doit se rendre à la poste où elle travaille, la collègue confidente mais un peu trop curieuse, en passant par le mari testant toujours son pouvoir de séduction sur son ex femme, sans parler de Johnny, dont la rencontre avec Matty n'as pas été des plus faciles.

Mais la véritable héroine de ce film reste Matty elle même (campée par Barbara Serafian, très impressionnante), personnage hors du commun : Ce petit bout de femme, ayant pour arme un solide humour noir voire cautique qui l'aide à tenir tête face à un monde (le sien) qui la dépasse, est d'une humanité comme il est rare d'en renconter au cinéma comme ailleurs. Ce qui la rends attachante et drôle, mais surtout humaine.

Du point de vue de la mise en scène, l'usage de la caméra à l'épaule nous permet une plus grande proximité envers les personnages, sans toutefois nous imposer à eux quand l'intimité ou la pudeur (et le respect des instants de solitude des protagonistes) l'exigent. "Moscow Belgium" peut faire penser à certains films de ces dernières années qui mettent au centre des personnages atypiques, pris au piège de leurs sentiments, et de leur humanité ("Eternal Sunshine of a Spotless Mind" de Gondry, Happy Together" de Wong Kar Wai et surtout "Dancer in the dark" de Lars Von Trier).

Les protagonistes se laissent vivre et se livrent bien malgré eux, nous offrant un joli tableau de l'Humanité, la vraie, aussi barrée soit elle. On rit très souvent et on pleure beaucoup, après avoir suivi de près cette quadragénaire dans la recherche de son épanouissement personnel (sentimental, corporel et mental). Et la fin, non close, nous laisse penser que l'Histoire n'est pas finie, avec ou sans nous...
Madie_Murakawa
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le 1 févr. 2013

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Madie Murakawa

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