Mostly Sunny
Mostly Sunny

Documentaire de Dilip Mehta (2016)

Sunny Leone, est-elle un phénomène qui ravage les cerveaux assisté d'un organe génital ?


Oussama Ben Laden était un grand fan au point de compiler ses vidéos, son nom était l’un des plus recherché sur Google et l'Inde lui a offert une place considérable dans le cinéma.


De son vrai nom, Karenjit Kaur Vohra, le réalisateur expose les dessous de sa vie banale au Canada sous la tutelle de ses parents originaires du Punjab avant que le virage chez Penthouse apporte des paillettes et des grains de sable à la mécanique qui vont dérailler le sens des valeurs et le conservatisme chers à la culture indienne.


A l’image des films Bollywood où le moindre baiser est proscrit, on imagine bien que les bras ne seront pas ouverts à l’annonce de son nu intégral en action. Partie très intéressante qui montre les fêlures de Sunny et son frère pour lequel elle lui a emprunté son prénom pour la scène, la cellule familiale s’est imposée en tant que barrage dans son nouveau statut contrairement à la population indienne qui l’a immédiatement adoptée. La mère devenue alcoolique jusqu’à sa mort, son père décédé d’un cancer qui lui manque terriblement et les autres liens qui font la sourde oreille forgent un caractère dans un milieu qui ne vaut la peine que si l’argent gagné est repensé en terme d’entreprenariat.


De Sunny, la caméra suit des personnes proches (son mari, son costumier, son frère) et prend le pouls de l’impact positif et négatif de sa venue dans le game par des intervenants et des autochtones (actrices, journaliste, couple marié, etc.).


On navigue entre le regain habituel de la dangerosité du porno en Inde par sa seule présence à un échec mal digéré de l’avant-première de son film Jackpot et au milieu, le point central de sa reconversion est élucidé. Elle tient en deux mots Big Brother (téléréalité version indienne).


Le documentaire adopte une conduite artistique révélée au moment opportun. Présent dès l’introduction au cœur d’une voiture circulant la nuit qui nous fait douter du contenu avant que le chauffeur ne s’exprime sur le sujet en voix-off et laisse planer sur la vitre le corps de Sunny, ces touches d’effet se manifestent pour intensifier un moment (la scène de patinage entre le couple et les cendres jetés à la mer) qui laisse songeur. Intéressant sans perdre son point de vue et les nuances prévisibles que son métier dégage, le documentaire se glisse dans l’aventure hors pair d’une actrice au destin bien caché.

John_Irons_Stee
8
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le 19 févr. 2018

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