Entre le besoin d’oublier et la nécessité du souvenir, les mémoires d’un crime sans châtiment. Mythologie maternelle d’un monstrueux amour. Bong Joon-ho porte son regard sur l’'amour maternel « dans tous ses états » Un amour fou et ambigu, où le courage, le dévouement s’accompagne aussi de démesure , de possession, d’idéal de fusion et sa dimension incestueuse , d’où le côté « monstrueux »..Bien que le réalisateur dise «Je ne crois pas que Mother repose sur des schémas freudiens, bien que tout ici découle d’une immense frustration sexuelle qui amène les personnages à une hystérie collective… Son fils occupe pour elle la place de fils, de mari et d’amant. Une relation très spéciale…. » , c’est tout de même une relation que l’on peut qualifier de pathologique » où le corps du fils semble être le prolongement de celui de sa mère ( je pense à la première séquence avec le hachoir montrant avec finesse la relation fusionnelle) Chez tous les deux aussi, leurs actes sont en miroir avec l’oubli nécessaire pour y survivre, comme un remède aux traumatismes. Joon-ho Bong met en scène les dérives d’un pouvoir politique, psychiatrique et judiciaire .Dans ce film, les victimes sont essentiellement des représentants de minorités, des personnages situés à la marge de la société ( jeunes, vieux, pauvres, trisomiques) . Joon-ho Bong dit à ce propos « Ce qui m’intéresse avant tout chez ces personnes, c’est leur faiblesse. Ils n’ont pas beaucoup de protection de la part de l’État ou de la société. Ils sont souvent immédiatement désignés comme coupables, ce sont de simples boucs émissaires et c’est de là que provient la vraie tragédie

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le 22 juil. 2024

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