Le succès dans les années 50 de Godzilla a valu au monstre de se voir décliné en de nombreux films. Si les gens aujourd'hui connaissent mieux le triste remake de Emmerich, le monstre a été inventé par Tomoyuki Tanaka et mis en scène en 1954 par Ishirô Honda. C'est ce dernier que l'on retrouve pour ce Mothra contre Godzilla.
Il faut le reconnaître, l'oeuvre surfe par moment sur le nanard. Le jeu des acteurs est assez ridicule, les effets spéciaux en carton totalement dépassés et un thème sur lequel on insiste encore et toujours au point d'en devenir rébarbatif ou presque. En effet, le Japon, fortement traumatisé par la bombe nucléaire, se sert de Godzilla pour un message pacifiste et anti-nucléaire. Sauf que le fond en devient totalement ridicule et les phrases des héros sur ce sujet frisent le fiasco.
Pourtant, Mothra contre Godzilla possède un certain charme. Premièrement, c'est un film qui ne manque pas trop de rythme. Honda est capable de filmer de manière pas trop dégueulasse avec le peu qu'on lui offre. Et je pense que c'est justement parce qu'il sait que ça ne vole pas très haut qu'il se permet de sortir un film incroyablement kitsch. Par son côté en carton pâte, ses effets spéciaux déroutants, son histoire mettant en scène un gros lézard contre une grosse mite, tout est là pour nous offrir quelque chose de déjanté. Les combats en deviennent finalement drôles, les tanks filmés en avant-plan sont incroyablement petits comparé aux poteaux des câbles à haute tension qui sont pourtant éloignés de quelques centaines de mètres de l'action. Parfois, c'est vraiment ridicule. Mais le tout en devient très drôle. Et non dénué de charme.
Ce qui aurait pu être un film abject devient un film finalement regardable et drôle. Et ce n'est pas les espèces de mini pouces jumelles ou la tribu qui se peint en rouge qui vont me contredire.
Il n'y a qu'une seule chose de vraiment excellent dans ce film, c'est le thème de Akira Ifukube. La musique est tout simplement grandiose et apporte un crédit à l'oeuvre. Elle rend les combats plus "impressionnants", donne un certain caractère à Godzilla qui braille pourtant comme un jouet de T-Rex pour enfant, de manière ridicule.
Bref, Mothra contre Godzilla est à prendre au second degré pour y prendre une forme de plaisir. C'est pourri, c'est vrai, mais c'est du pourri sympa et regardable.