Peu de temps après avoir découvert l'excellent Variété, La Fondation Pathé permet de croiser la route de Dupont dans ce drame anglais dont les ressorts reposent une nouvelle fois sur les tensions autour d'un triangle amoureux.
Les 2h20 desservent malheureusement le canevas avec une mise en place un peu longuette, prisonnier à la fois de numéros de music-hall invasifs et d'une trame dont on connaît immédiatement les rebondissements. Ce qui n'empêche pas les auteurs de s'attarder plus qu'il n'en faut sur la fascination, l'attachement puis la passion du fiancée envers sa belle-mère.
Dupont a un peu du mal à s'extirper du simple décoratif et rendre vivant son trio même si les comédiens sont plutôt convaincants.
La seconde moitié est plus réussie en créant une intensité autrement plus prenante quand le personnage masculin sent qu'il est dans une impasse et décide d'agir de manière radicale. Dupont a l'air alors plus dans son élément et rend assez palpable – et sans carton explicatif – la psychologie de ses protagonistes, comme le héros de plus en plus déconnecté de l'immaturité de sa fiancé ou la mère qui commence à sentir que les années la rattrape.
Dupont ne peut cependant s'empêcher d'en faire trop en étirant artificiellement le climax dramatique qui finit par perdre un peu en force.
Un peu plus resserré, Moulin Rouge aurait pu être un excellent titre, certes pas véritablement surprenant ni original, mais immersif. Et bien que j’émette des réserves sur les séquences de revues, elles offrent un témoignage intéressant sur ce qu'était le "gai paris" de l'époque.