Mourir d'aimer est un très bon drame social franco-italien réalisé par André Cayatte, coécrit par Pierre Dumayet (un journaliste, scénariste et producteur français, qui va écrire par la suite les scénarios de L'Argent des autres et Malevil... Films réalisés par Christian de Chalonge) qui met en scéne une histoire d'amour impossible et inconcevable (par une France trop politiquement correct) entre Danièle Guénot (jouée par une excellente Annie Girardot) une professeur d'une trentaine d'année, très engagée politiquement... et Gérard Leguen (joué par Bruno Pradal... un jeune très bon acteur dont c'est le premier role et qu'on reverra par la suite dans Quelques messieurs trop tranquilles de Georges Lautner et surtout dans la série Les Faucheurs de marguerites de Marcel Camus ou il joue Édouard Dabert un pionnier fictif de la conquête du ciel) un de ses élèves... Mais les parents du jeune homme (joués par François Simon et Monique Mélinand) vont portés plainte... ce qui va provoquer un scandale dans une France bien pesante sous la présidence de Georges Pompidou (1911-1974... Et celle d'aujourd'hui surement)... et faire emprisonnée la professeur... Cette histoire est fortement inspirée de l'histoire vraie de Gabrielle Russier... Un joli petit drame réalisé par André Cayatte (avec un certain manichéisme... toujours le même défaut du cinéaste) qui signe son dernier grand film... ou il retrouve la jeune actrice Nathalie Nell (Les Risques du métier) qui joue Thérèse l'une des élèves très compréhensive de la prof... Claude Cerval (Le Glaive et la Balance) qui joue le juge d'instruction... Maurice Nasil (Le Glaive et la Balance, Les Risques du métier... et qu'on reverra dans le pietre Verdict d'André Cayatte) qui joue un professeur... et Marcel Pérès (son acteur fétiche depuis Les Amants de Vérone...) qui joue le grand-père... et fait jouer des acteurs comme Jean-Paul Moulinot qui joue M. Guénot (le père de la prof) et le magnifique Jean Bouise qui joue le juge des mineurs... Le suicide de Gabrielle Russier, professeur de lettres, emprisonnée pour avoir aimé un de ses élèves, âgé de 17 ans, émut tant la France que des journalistes évoquèrent l'affaire devant le président Georges Pompidou, lors d'une conférence de presse. Après un long silence, visiblement ému, il leur répondit par ces vers de Paul Éluard : « Comprenne qui voudra. Moi mon remords, ce fut la malheureuse qui resta sur le pavé. La victime raisonnable, à la robe déchirée, au regard d'enfant perdue. Découronnée, défigurée. Celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés ». C'était le temps où nos présidents avaient des lettres... De ce fait divers, André Cayatte, inspiré, fit une tragédie sèche et (presque) sobre, mais aussi, selon son habitude, un pamphlet contre l'hypocrisie de l'époque (les parents du jeune homme préférèrent voir leur fils enfermé qu'heureux avec une femme plus âgée que lui...). Pas sûr que cette histoire fasse pleurer les foules, aujourd'hui. Mais, à l'époque, si ! Le triomphe du film apporta à Annie Girardot une popularité extraordinaire... Laquelle retrouvera par la suite, le cinéaste a trois reprises pour trois films plus ou moins moyen... Il n'y a pas de fumée sans feu (un film qui s'inspire du fait divers de la fusillade de Puteaux qui a eu lieu pendant la campagne municipale de 1971, un colleur d'affiches socialiste, Salah Kaced, 31 ans, est tué par un ou des partisans de Charles Ceccaldi-Raynaud qui fut secrétaire général du RPR (histoire qui a inspiré aussi le film Adieu poulet) et de l'affaire Markovic une affaire criminelle sur laquelle certains milieux parisiens tentèrent de greffer un scandale visant Georges Pompidou.) À chacun son enfer (sur l’enlèvement d'une enfant et le calvaire d'une mère) et L'Amour en question (sur un crime passionnel).