Pas le temps de jouer au Rami

Après une quinzaine d'années de loyaux services, le James Bond de Daniel Craig tire sa révérence. Et une chose est sûre, on ne boude pas notre plaisir de retrouver notre agent préféré, violent à souhait quand il le faut et malgré tout fragile comme on avait pu le voir dans ses débuts dans Casino Royale. Les scènes d'action, ingrédients indispensables à un bon James Bond, sont plutôt bien équilibrées et assez variées, entre une course-poursuite en Italie ou une mission commando sur une île soviétique. Un certain soin a été apporté à la photographie, avec de beaux jeux de lumière, lors de plusieurs scènes comme le casse à Londres ou encore le raid sur l'île.

No Time To Die n'est malgré tout pas exempt de défauts. Son histoire est parfois poussive : la sortie de retraite de Bond est, par exemple, tirée par les cheveux. Ses personnages ne sont pas inoubliables : le méchant de l'histoire (Rami Malek) manque cruellement d'épaisseur et son but ultime est un tantinet ridicule. Silva dans Skyfall (Javier Bardem) avait, lui, de magnifiques motivations. Toute l'ambition autour de Spectre, l'organisation secrète découverte dans le précédent volet, est sous exploitée et trop vite éclipsée. C'est dommage car continuer d'exploiter le fil rouge de la pentalogie Craig était un objectif noble. La romance entre James et Madeleine tourne parfois à la niaiserie (les motivations floues du méchant de l'histoire y sont malheureusement pour quelque chose).

Ce dernier volet de l'ère Craig ne tient pas toutes ses promesses, certes. Son rythme, ses personnages attachants, ses scènes d'action éparses parviennent quand même à nous faire oublier ses défauts pour profiter de cette conclusion honorable sur plusieurs plans.