La fin parfaite d’un arc narratif ?

En 2006 sortait Casino Royale, le premier redémarrage de la saga James Bond, mettant en vedette Daniel Craig, dans le rôle principal. Il aura donc fallu attendre 15 ans pour mettre enfin une fin à cet arc narratif. Mourir peut attendre (No Time to Die), est donc le dernier film à mettre en scène Daniel Craig, dans le rôle de notre agent secret James Bond. Parlons-en, parlons bien.

Déjà pour commencer, et il faut bien l’avouer, cet arc narratif a connu des montagnes russes au niveau de ces films. Casino Royale reste un vrai petit bijou à mes yeux, suivi du très oubliable Quantum of Solace, puis du magnifique Skyfall et enfin le moyennement 007 Spectre. Conclusion, Mourir peut attendre est juste parfait pour finir en beauté. C’est ce que nous allons voir.

Le film met donc en scène un James Bond, ex-agent du MI6, qui profite (enfin) de la vie avec Madeleine Swan. Malheureusement pour tous les deux, le passé les rattrape et Bond se retrouve embarqué dans une nouvelle affaire à la demande d’un ami de la CIA, Felix Leiter, lorsqu’un mystérieux criminel commence à répandre une dangereuse arme biologique sur le monde. Evidemment, le scénario est loin d’être excellent mais il est supportable et on ne s’ennuie pas dans ses scènes d’actions. Sur une durée de 2H40, soit le plus long de l’arc narratif, James Bond est présent pour faire saigner et souffrir. Car en effet, ce film fait de James Bond un personnage vulnérable. Déjà dans Skyfall, on avait vu que James Bond n’était pas indestructible. Et en plus, ce James Bond n’aura pas eu son lot de consolation dans cet arc narratif avec la perte des personnes qui lui sont chers. Et au final, James Bond choisit, au terme du film, de se laisser mourir afin de sauver les deux personnes qu’il aime. Mourir peut attendre avait donc une mission : mettre la plus belle des fin à James Bond.

Derrière la mise en scène de Cary Fukunaga et ses scènes d’actions spectaculaires, le film nous offre des courses poursuites réussies et de l’adrénaline dans les dernières scènes de combats. Les lieux de tournage de film sont magnifiques, surtout la Norvège au début du film. Mais que serait un film James Bond sans l’Angleterre, en passant par l’Italie (à Matera), la Jamaïque, Cuba, et on termine sur une île isolé entre le Japon et la Russie. Les décors, les paysages et la photographie permet au spectateur d’apprécier les plans larges. Et autre point positif du film, la musique par Hans Zimmer (première incursion de ce géant dans la saga James Bond) que j’ai adoré. Et n’oublions pas No Time to Die interprétée par Billie Eilish qui est excellente.

Au final, en ce qui me concerne, Daniel Craig aura été un des meilleurs acteurs avoir interprété James Bond au cinéma. Qui sera digne de lui succéder ? Que dire de plus si ce n’est que dans ce film, Daniel Craig joue un James Bond qui affronte sa propre réalité, son propre mythe. Et ça, j’approuve à cent pour cent. En l’espace d’une quinzaine d’années, les films ont raconté le passage du temps sur le corps et l’esprit du personnage, mais aussi sur son interprète qui s’est donné à fond sur cette dernière aventure.

Et pour ce qui est de Rami Malek, qui interprète l’antagoniste du film : Lyutsifer Safin (non mais c’est quoi ce prénom, sérieusement), il est tout simplement parfait. Dès l’intro, le spectateur se demande qui est ce mystérieux homme masqué. Et encore une fois, j’approuve cette idée de totale discrétion. Son but précis, dans ce film, n’est révélé que sur la dernière ligne droite.

Quant à Léa Seydoux, qui interprète à nouveau Madeleine Swan, elle existe dans ce film pour être un vrai amour de James Bond. Alors que dans le précédent film, elle était la pauvre fille d’un assassin qui tombe éperdument amoureuse du héros en un temps record. Léa Seydoux a un double rôle à jouer celui d’une mère et d’une tueuse.

Quant au reste du casting, on retrouve évidemment nos trois personnages favoris : Ralph Fiennes (M), Ben Whishaw (Q) et Naomie Harris (Miss Moneypenny) qui sont plus ou moins importants au film. Ajouter à ce trio d’acteur, Rory Kinnear (Bill Tanner) qui sert strictement à rien dans ce film. Plus, le retour de Jeffrey Wright (Felix Leiter), qui est toujours aussi excellent mais malheureusement peut présent dans le film. Et puis enfin, Lashana Lynch dans le rôle de Nomi – Agent 007 (et oui, le matricule 007 n’est pas perdu). Cette agente secrète est juste pas mal, ni plus ni moins. Je crois n’avoir oublié personne. Ah si, Ana de Armas (Paloma) en James Bond Girl de passage.

Mais que serait ce dernier film James Bond, sans la présence inopiné (ou pas) de SPECTRE. Avec bien entendu le retour de Christoph Waltz pour une brève et dernière apparition presque sans intérêt.

Conclusion, Mourir peut attendre emporte avec lui un scénario un poil exagéré, une production plutôt bien réussie, un casting parfait et un héros qui tire sa révérence.

Nul doute qu’il s’agit bel et bien d’une fin parfaite.

À James Bond… Et à Daniel Craig.