Siné-Man

Portrait de l'auteur Siné : intéressant.

L'intrigue se divise en trois parties entre-mêlées : le Siné-Hebdo et ses réunions générales, la quête d'une sépulture pour Siné qui sent qu'il n'en a plus pour longtemps et enfin un procès pour anti-sémitisme qu'on lui a collé aux fesses. À cela s'ajoutent quelques interviews, quelques scènes plus indépendantes, ... c'est un peu un fourre-tout en fait. Et c'est dommage de ne pas s'être attaché à une histoire afin de structurer le récit, on aurait alors découvert l'artiste sous un angle particulier. Car au final, quelque soit la sous-intrigues, l'auteure dévoile le personnage de la même façon, quitte à se répéter. Siné est amusant, donc ça fonctionne, mais ça manque d'inventivité, c'est un peu plat. Et même le côté contestataire est dévalorisé : forcément, on nous présente le satiriste comme un humoriste sympathique, dont la virulence est euthanasiée par une caméra trop distante. On s'ennuie donc un peu. Mais on sourit aussi de temps en temps et on découvre des p'tits trucs grâce à la confidence de quelques anecdotes croustillantes.

La mise en scène est correcte : la réalisatrice suit les gens au plus près, Siné principalement, ajoute quelques images d'archive. Ça fonctionne. Les autres intervenants n'ont pas grand chose à dire, malheureusement, peut-être parce que la réalisatrice ne leur en donne pas l'occasion, en tous cas tout tourne autour de Siné et quand une autre personnalité connue arrive, on la film quand même un peu plus, comme Bedos ou les Grolandais.

Bref, ça reste correct, c'est pas déplaisant à suivre, mais c'est mou. Pire, c'est conforme, et c'est bien dommage de faire un portrait aussi lisse pour un personnage qui aimait tant gueuler au travers du dessin.