C'est totalement impossible de A à Z, manichéen à une hauteur tellement phénoménale qu'il n'en reste que l'essence à vif. L'amour est (faussement) fleur bleue comme dans un Bollywood de la grande époque. Tout le monde parle sans arrêt, pas un pour rattraper l'autre. Pas une scène d'action ou même de danse indienne à se mettre sous la dent, d'ailleurs Frank Capra ne sait certainement pas comment filmer ça. Les petits montages du temps accéléré semblent assez désuets aussi. Mais tout ça n'a absolument aucune importance.
Les sentiments sont mis à vif, l'amour déborde de partout et arrive le moment, et plutôt vite vu l'hystérie contagieuse, où je suis comme suspendu aux lèvres de James Stewart possédé par le démon démocratique, me demandant quelle colombe il va encore sortir de sa veste face aux méchants pas bons et mauvais qui veulent faire du mal aux enfants gentils et biens, prêt à l'impossible pour démanteler le système à lui tout seul. La distribution est brillante, Jean Arthur pousse aux fesses et les méchants ont la classe. Claude Rains le Renard d'argent ("The Silver Knight" in American, yes we can) déchire tout en souplesse. Je suis passé moult fois du sourire niais au mort de rire en moins de temps qu'il n'en faut pour dire, Capra, c'est le bien pour toi et moi.
En bref, pas d'action furieuse pour l'émotion mais des émotions à mort pour l'action.