Des choses gentilles à dire sur ce film :
Le succès du premier Mr Vampire avait donné lieu à une suite indirecte qui, contexte de l’époque oblige, lorgnait beaucoup du côté du film familial. L’échec cuisant de cette dernière due à ce changement de ton mais aussi à un déplacement de l’action au XXe siècle aurait pu démotiver Ricky Lau à la réalisation et Sammo Hung à la production, au lieu de ça, ils rempilent avec un troisième volet et c’est plutôt cool. Le film est un régal.
Retour aux sources et au passé indéterminé après une escapade au XXe siècle dans lequel les moines taoïstes ne semblent plus avoir leur place : dans Mr Vampire et les démons de l’enfer, maître Gau (Lam Ching-ying) s’associe à Mao Ming (Richard Ng) mi-taoïste mi-escroc et ses compères de l’au-delà pour combattre une sorcière aussi maléfique que coriace (Pauline Wong).
Tout est là. Le scénario est simple mais fournit une bonne base dans laquelle les personnages ont toute la marge de manœuvre qui leur faut, maître Gau incarne la droiture à double tranchant, Mao Ming, qui préfigure le Frank Bannister de Fantômes contre fantômes dans sa manière d’utiliser ses capacités réelles et ses amitiés avec des esprits pour glaner un peu de fric, apparaît comme résolument humain dans ses qualités et ses défauts quant à Devil Lady, elle dégage suffisamment de tristesse et de rage pour ne pas apparaître que comme une simple antagoniste.
De là, un festival d’idées incroyables puisées autant dans le folklore que la culture populaire (bras qui s’allongent en pleine bagarre, fantômes capturés dans des jarres, possessions matérialisées de manière ingénieuse par des victimes portées sur le bout des pieds par leurs hôtes invisibles à l’œil des personnages et animées comme des pantins...) mises en valeur par des cascades bien torchées. Les moments touchants répondent aux gags inattendus, les gags contribuent à dynamiser l’action... un maelstrom qui n’apparaît à aucun moment brouillon ou lassant.
Mr Vampire et les démons de l’enfer est un bijou d’équilibre comme pouvait l’être le premier film.
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 24 ingrédients repérés
Personnage > Agissement
Compte jusqu’à trois (ou cinq) – Se libère de ses liens > En gonflant ses muscles
Réalisation
Bagarre > Se fait écraser une chaise sur le dos – Fin > Image figée – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Tension > Caché·e
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Bagarre > Porte/meuble prédécoupé qui vole en éclats – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling ! – Effet > Bruitage d’apparition/disparition/téléportation – Woosh > mouvement / acrobaties
Réalisation > Surprise !
Sous le coup de la surprise > échappe/renverse son verre
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Bite, chatte, cul (gag) – Coup dans les couilles (gag) – Est éclaboussé·e par un fluide – Gag cartoonesque > Personnage étranglé exagérément – Quiproquo de situation – Quiproquo > Prend pour lui/elle des paroles destinées à un autre – Se cache (gag)
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle
Scénario > Situation
Bagarre > S’écrase sur une table pendant une bagarre
Thème > N’importe quoi
Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais