Kevin Williamson est connu de diverses manières selon les périodes comme soit le créateur de la série Vampire Diaries, ou, pour les vieux comme moi, celui qui a lancé la série Dawson, ou encore le scénariste de Scream, qui avait relancé les films d'horreur à la fin des années 1990.
En 1999, il a réalisé son seul et unique film, Ms Tingle, où trois étudiants séquestrent une professeur rigide et ô combien sévère mais dont la note qu'elle va donner à leurs examens sera déterminante pour leur parcours universitaire. Inutile de dire qu'on est tout à fait dans le milieu étudiant qu'a souvent croqué Williamson dans ses premiers scénarios, que ce soit Scream, Faculty, ou encore Dawson.
D'ailleurs, il en a profité pour récupérer Katie Holmes, dont on bavait dessus à l'époque, et toute une foule d'acteurs clichés qui auront depuis totalement disparu ; sérieusement, qui se souvient de Marisa Coughlan ou Barry Watson ?
Mais si le film a une idée de génie, enfin, par rapport à la médiocrité du tout, c'est d'employer l'excellentissime Helen Mirren, dont le rôle va lui permettre de totalement relancer une carrière à l'époque au ralenti, et qui a depuis maintes fois prouvé son extraordinaire talent, dans The queen, par exemple.
Elle est cette professeur ô combien rigoriste, n'hésitant pas à humilier ses élèves, à les rabaisser ; bien sûr, tout cela partira d'un trauma ridicule au possible, mais il est frappant de voir dans les scènes où elle est ligotée face à ses trois jeunes tortionnaires, à quel point son jeu les écrase sans ciller. Elle donne l'impression de croire à son personnage, à lui donner une épaisseur que n'ont aucun des acteurs du film.
Ms Tingle est également un pur produit de l'époque dorée Miramax, balançant à tire-larigot les tubes du moment, qui se ressemblaient un peu de films en films, avec des scènes bien clichés, comme une scène de sexe avec la cheminée en fond...
En bref, il est amusant de constater que près de vingt ans plus tard, Ms Tingle est un film de son temps, et que ça parait aujourd'hui terriblement démodé, comme ce fut souvent le cas des scénarios de Williamson. Heureusement qu'il reste, que surnage, que survole la grande Helen Mirren.