Suite directe du 3ème MSG, la conclusion de cette étonnante tétralogie rehausse le niveau et s'avère tout-à-fait délicieuse. Pour rappel, Guruji n'en avait pas fini avec les extraterrestres surexcités du précédent Lion Heart. Mais ces derniers, fin géopoliticiens, ont bien compris que s'ils voulaient conquérir le monde, il leur fallait faire alliance avec l'ennemi de l'Inde, à savoir le Pakistan (enfin plus précisément, les terroristes islamistes qui y pullulent mais la distinction est inutile quand on est patriote). Ils avaient probablement dû visionner une VHS des Aventuriers du Système Solaire, avec son cartel aliens/cocos nord-coréens. Mais gare à vos culs barbus car je connais un gourou messianique qui risque de vous faire roter vos chakras.
Guruji devait commencer à sentir la Justice lui chauffer le cul car il semble avec ce film vouloir se refaire une virginité politique, malheureusement très orientée nationaliste en Inde : le messie est donc ici un ersatz de nazi qui appuie l'armée indienne dans sa volonté d'éradiquer le Pakistan, y compris avec un apocalypse nucléaire, seul contre tous les pays droitdelhommistes qui comprennent rien à la pureté de la grandeur de Mother India. Tout cela est d'autant plus puant que cette vision correspond à une terrible réalité, mais heureusement, même d'extrême-droite, Guruji ne peut s'empêcher de vriller dans le nanar le plus wtf !
En effet, il ne peut décidément pas faire une croix sur ses choix capillaires et vestimentaires désormais célèbres pour leur mauvais-goût, mais affichés avec une telle assurance narcissique qu'ils en deviendraient presque classes. Il en va de même pour ses engins motorisés : l'hélicoptère en capsule, la moto rose, le drone piloté avec une manette XBox... Guruji parvient même à ridiculiser son approche natio par la débilité de son discours, catégorie un enfant de 6 ans pense le monde, et tiens j'infiltre ma copine à gros boobs dans un camps d'islamistes qui ne se rendent compte de rien car elle s'est grimée une moustache ! Et difficile de faire l'impasse sur la chanson incluant les militaires avec des chorégraphies d'armes à feu !
Après tant de nawak shooté à 200 à l'heure, le milieu du film accuse une sérieuse baisse de rythme tandis que Guruji monte un plan incompréhensible de mariage avec une indienne musulmane (mais patriote) installée au Pakistan pour infiltrer les méchants (il incarne en plus un imam local, ce qui lui donne un faux air de Carlos). Une stratégie complexe et inutilement longue (sans compter l'interminable chanson guimauve) car de toutes façons, il se contente à la fin de tout faire péter les camps islamistes (les pauvres ne pouvant se défendre avec leurs armes à feu en CGI !). La séquence la plus hilarante survient ensuite, alors que Guruji utilise sa puissance rhétorique pour déradicaliser immédiatement toute une troupe de djihadistes... avant de les faire exploser en déclenchant ses chaussures à propulsion (effet spécial de pluie de bonshommes à ne manquer sous aucun prétexte).
Mais, et les extraterrestres dans tout ça ? Escroquerie, on les attend tout le film, alors qu'ils se contentent de participer aux réunions islamo-conspiratrices avec le premier ministre pakistanais. Heureusement, le grand finish leur est consacré, et c'est alors un bonheur sans fin. 10 minutes de cabotinage Power Rangers du plus bel effet avec Guruji qui multiplie les patates en déformant l'espace-temps et un cliffhanger des plus frustrants qui nous amènerait presque à réclamer sa libération de prison. Bon, non, faut pas déconner.