Support: 4K UltraHD Bluray
Entre la blonde, lumineuse radiance,
Esprit toujours enjoué, étoile qui danse.
Prête pour le haut de l’affiche, en plein essor,
Optimiste, avenante, sûre de son sort.
Ne lui manque pour être pleine, être accomplie
Que la compagnie de l'autre, un amour transi.
Entre la brune, une âme au passé oublié.
Trou noir autour duquel tout semble graviter.
Femme fragilisée sombrant dans le sommeil,
Pour ne trouver que la terreur à son réveil.
Elle est indécise, incertaine, et hésitante,
Sa ténébreuse silhouette frissonnante.
Noir et blanc joignent les dédales de l’esprit,
Circulant dans une galerie de tableaux
Liant néons blafards, espaces liminaux,
Ampoules tressaillantes, seuils du Paradis.
Où de vieux messieurs vous tripotent sans vergogne.
Où traînent des cow-boy sphinx à la madarose,
Des cinéastes hagards peinturés de rose,
Dans ce vertigineux flou des poupées gigognes.
Mafieux mutiques et producteurs difformes,
Jeunes assassins malchanceux aux yeux vairons,
Sans-abris méphitiques aux airs de Charon,
Vieillardes confuses aux oracles informes.
Dans ce monde nébuleux, où l’image tremble
Hollywood, le pays où rien n’est, où tout semble
Dévoile son arrière cour et ses bas fonds
Alors que l’on bascule sur un autre ton.
Silencio
“It’s all a tape, it’s an illusion”
“It’s no longer your film”
Fusion charnelle de la blonde et la brune,
La boîte de Pandore, trésor de Charon
Fait dans les consciences apparition
Achevant tout espoir, dissipant toute brume
Silencio
Retour au réel
Diane est amoureuse de Camilla, qui l’a faite rentrer dans le métier. Mais Camilla excelle, tandis que Diane piétine. La brune jette la blonde, venue à Los Angeles de son Ontario natal où la première place d’un concours de danse lui prodigua l’espoir de la réussite. Elle est maladivement jalouse de Camilla qui continue sa trajectoire, et fomente son assassinat. Diane est seule, rongée par la culpabilité de son crime. Elle se glisse alors dans ses draps, et hallucine le film, fantasme une vie qui aurait pu être tout en se remémorant ses erreurs. Puis elle appuie sur la gâchette.
Merci M. Lynch pour cette traversée sensorielle, angoissante et drôle. Cette poésie mystérieuse, ce refus de la facilité pour pousser le spectateur à vivre le film avant de l’intellectualiser. Merci pour cette carrière singulière, que je suis désormais heureux de ne pas avoir terminé de découvrir.