Une lenteur fascinante

Pendant presque deux heures, on pourrait presque se dire qu'on a affaire à un film tout à fait normal, si on ne tient pas compte de certaines intrigues dont on se demande à quoi elles servent (les deux hommes au "diner", le tueur à gages, le réalisateur et le cow-boy...). Toute cette partie est à la fois très lente et passe pourtant à toute vitesse.

Et dans sa dernière partie, sans qu'on ne voie rien venir, tout se dérègle : David Lynch échange les personnages, les acteurs (surtout les actrices), les lieux, les temporalités et les intrigues. On retrouve tout, mais en ayant tout perdu.

On pourrait écrire des pages et des pages sur chaque partie, la réalité, le rêve, les interprétations et ce qu'a voulu dire le réalisateur. Beaucoup l'ont fait mieux que moi. On retrouve quand même un de ses thèmes favoris : les femmes se font broyer par les hommes et le système.

C'est très bien réalisé, la bande son est géniale (et pas seulement la musique). Malgré la durée, on reste scotché devant le film et on y pense longtemps après l'avoir terminé.

Les actrices principales sont parfaites, capables de changer complètement de registre, Justin Theroux est perdu, comme le spectateur, et le reste de la distribution, faites de seconds rôles aux têtes pas possibles, est super.