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Si vous n’avez pas vu le film, surtout ne lisez pas ce qui va suivre. Il faut vraiment que vous vous l’appropriez et lui donniez-vous même un sens, deux sens... ou pas.

Ce film j’ai dû le voir deux ou trois fois peut-être depuis sa sortie sans avoir l’impression de le comprendre ou m’y fourvoyant, le prenant pour un film noir où une femme amnésique est poursuivie par une bande de malfrats invisibles avec des intermèdes que vous prenez pour des indices qui vous mèneraient aux raisons et à la fin de cette poursuite.

Aujourd’hui j’ai compris.

En fait non, ce n’était pas un sublime film noir, mais une flamboyante mystification filmique. Après avoir vu un premier film, j’allais finir par en voir un deuxième.

Nous sommes à Hollywood, la mythologie du cinéma.

On ne manque pas de nous le rappeler avec ces lettres là-haut sur la colline qui dominent Los Angeles, qui apparaissent plusieurs fois. Hollywood, la référence à des films que l’on essaie de tourner, glamour, fantaisie, spectacle. Ici tout est plein de références et de clins d’œil aux films hollywoodiens, mais dans l’univers lynchien tortueux et torturé.

Pour vous éclaircir, consensuellement tout le monde s’accorde en gros à dire qu’il s’agit d’une histoire de jalousie.

Une actrice, Diane / Betty, en aime une autre Rita/ Camilla qui la trompe. Cela tourne pour Diane / Betty au rêve étrange, mise en abyme de son histoire et du cinéma, où elle se voit dans un film noir avec les protagonistes de sa vraie histoire où passent: la bien aimée frappée d’amnésie après un accident, les personnages dans des rôles inversés, des scènes incongrues, des fantasmes sexuels, des flash d’horreurs, de vieilles voisines curieuses, des morceaux de bravoure, comme ce spectaculaire accident sur Mulholland drive, qui ouvre le film, plein d’autres choses délicieuses encore et qui se finit par une émouvante scène de music-hall.

Le numéro de magicien c’est de commencer par le rêve, sans que nous sachions que c'était un rêve, issu d’une romance réelle évoquée en seconde partie.

Comme on nous le dit dans la première partie je m’étais trompé de porte, elle n’habite pas au 12, mais au 17. J’avais pris cette première partie pour une histoire réelle, non c’était du rêve. Le film commençait par la fin et finissait par la vraie histoire encore que la seconde partie soit beaucoup moins longue que la première. Le rêve, la fantaisie, l’improbable et l’irrésolu prennent toute la place. C’est subliminal. C’est du cinéma. Et si tout cela n’était que du rêve.


TRAMWAY
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le 10 déc. 2024

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