Un véritable tour de force cinématographique, un film dont la complexité et l’ambiguïté laissent une empreinte indélébile. Il semble que chaque visionnage révèle de nouvelles couches de sens. C’est un film à prendre le temps de digérer, qui ne guide jamais le spectateur par la main mais, au contraire, le laisse se perdre dans ses mystères.
Avec son atmosphère onirique et souvent inquiétante, il se fait écho de l'univers d'Hitchcock. Son rythme lent et sa construction en deux parties se transforment en un exercice de mise en abîme fascinant : la première moitié semble nous plonger dans un film au sein duquel la protagoniste pourrait jouer un rôle, tel dans un rêve éveillé, avant de basculer dans une seconde partie qui dévoile une autre réalité. Lynch floute sans cesse les frontières entre fiction et réalité, entre ce qui semble être un film et ce qui est une vie imaginaire.
Le point culminant de ce voyage labyrinthique se trouve dans cette question primordiale : à quel moment sommes-nous dans la réalité ? Une interrogation qui se fait aussi personnelle qu’universelle. Les personnages, notamment le couple de "vieux", ajoutent une touche d’inquiétante étrangeté qui reste gravée dans l’esprit, véritable signature de Lynch. Enfin, Laura Harring est envoutante dans ce film.
En résumé, Mulholland Drive est un chef-d'œuvre énigmatique, déroutant, mais d'une profondeur inouïe. Il est clair que ce film mérite d'être vu et revu, car chaque visionnage enrichit l’expérience. Et si ce n’était pas assez, il laisse présager un voyage tout aussi fascinant avec Lost Highway, déjà sur la liste.
Merci David Lynch pour cette œuvre inoubliable.