Comprendre un film du génie Lynch c'est comme se curer le nez avec une râpe à fromage... c'pas évident.



Blue Belle Bête



David Lynch fascine depuis ses premiers films, il aura marqué le petit écran avec sa mythique Twin Peaks et ne fera au final qu'une poignée de films. Ouais on dirait que je cause comme s'il était mort non ? J'ai cette impression... du coup je recommence ou je modifie la formulation de la phrase ou quoi que je fais ? On continue ? Bon...
Mulholland Drive, avant dernier long métrage du gris de cheveux, est considéré comme une perle du septième art. Qui devait pourtant à la base être le départ d'une série tv, un pilot de 1h30 que s'est vu refuser Lynch par ABC, du coup le père s'est pas démonté, a tourné de nouvelles scènes et sorti son mindfuck en 2001.
C'est mon deuxième visionnage du bazar hollywoodien du David, un revisionnage que j'avais en vue depuis quelques temps. Une envie comme ça, comme cette envie qu'on connait sans doute tous d'aller se chercher un truc dans le frigo et puis au final on est tenté par autre chose du coup on repousse ce qu'on avait prévu de prendre au début puis ça continue encore et encore jusqu'au jour où on prend le taureau par les connes et on se prend finalement ce corne glacé.



La Vengeance d'une Blonde



Me voilà donc à lécher ce conne pendant 2h20, entraîné dans cet univers totalement fucké où les scènes folles comme celle flippante de l'arrière cour du dinner, celle assez fun du cow-boy, celle de l'audition, celle bandante entre les deux lesbos, celle de la chanteuse sur scène (une obligation avec Lynch de se taper une gonz qui chante dans un esprit mystique), et j'en passe...
Entre les diverses émotions qu'on peut ressentir devant cette oeuvre purement atypique on essaye quand même de se creuser le crépi, du moins lors des 15/20 dernières minutes où tout ce qu'on a vu jusqu'à présent se retrouve chamboulé et nous pauv' pommes de prune nous retrouvons bien dans la merde pour déchiffrer le pâté.
Si au premier abord, au second, au troisième, au quatrième, au cinquième, au sixième et tu continue comme ça jusqu'à avoir soif on a l’impression de rien pécher, il suffit d'aller lire les 10 indices laissé par Lynch sur le ternet pour se faire une idée, et encore... Les explications données par Naomi Watts sont déjà plus développées. Au final si toutes les clés ne sont peut être pas éclaircies on comprend quand même l'idée générale, celle que j'ai finalement eu lors du visionnage, enfin celle... celles plutôt.
Le film parait complexe mais il faut surtout comprendre que c'était à la base un pilot de série et que du coup Lynch a rajouté un pur mindfuck final pour pouvoir sortir un truc à sa hauteur au cinéma, ce qui pourrait passer pour un truc faussement complexe, mais qui reste un beau morceau de torture mentale.



It was a damn good dream



Le taré de la tarte à la cerise ne manque pas de nous lâcher une fois encore sa passion du café, tout comme il est amusant de voir qu'un personnage s'appelle Diane, personnage invisible de la série Twin Peaks et pourtant bien connue des fans.
Ce chapitre ne concerne pas la nourriture présente dans le film ne vous en faite pas, remballer la liste de courses et admirer ma fabuleuse écriture tout en étant pas assez con j'espère pour croire que c'est ma vraie écriture car au cazou que vous avez pas remarqué, j'écris sur l'ordi, du coup c'pas possib' que ça soit mon écriture...


Attaquons nous à la technique du père David, qui à l'inverse de la série dont je tairais le nom, Twin Peaks ouais... n'est pas du tout esthétisé. Tout comme plusieurs de ses films j'ai eu l’impression qu'il tournait avec un simple caméscope tant la photo ne semble pas retouchée, tant le cadrage est hasardeux, tant le montage est plombé de fondus enchaînés, tant le tout semble amateur. Il est évident qu'il s'agit d'un choix, Lynch est loin d'être un manche, c'est un pur artiste, à tous les niveaux.
Cette réalisation qui semble faite à la va-vite est justement très intéressante puisqu'elle ne nous transporte pas dans un univers étiqueté, genre "ici univers atypique et mystique" pété à la photo retouchée à bloque, où les lumières jouent les couleurs étranges et autres, non pas que ça ne me plairait pas mais David à l'inverse confronte le réel du visuel avec le surréalisme de son histoire, de son rêve. Un contraste qui marche et qui rappelle immédiatement son style.
Angelo Badalamenti appose sa bande originale envoûtante sur le tout, Naomi Watts qui ramait niveau carrière à l'époque aura gagnée un coup de boost mémorable grâce à ce film où pendant la grande première partie elle joue un pur cliché de blondasse qui pense venir vivre le rêve hollywoodien, c'est dans la seconde partie qu'on comprendra que son jeu est bien plus subtile et qu'elle est très grande. Laura Elena Harring est... siliconé ? Possédé par son rôle, impressionnant. L'excellent Justin Theroux est quant à lui... juste excellent !
Dan Hedaya pète un câble dans une discutions délirante autour du café, Robert Forster semble être un flic très efficace, Billy Ray Cyrus semble être un amant plutôt calme, et Michael J. Anderson se la joue parrain d'Hollywood dans un sous sol glauque.


En bref, David Lynch signe une perle, un délire boosté à la léchouille de gonz et à l'amour vache, tout en étant une critique acerbe et jouissive du système hollywoodien sans pitié. Il est vraiment agréable tout du long de dénicher toutes les piques faites à ce système, piques amusantes et brillantes, tout comme l'oeuvre au complet du génie Lynchien.

MC™

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