Il ne reste que des sentiments
Parce que je me base sur des souvenirs, je ne parlerai que des sentiments que m'a procuré ce film.
Le rire - les crises de rire, l'angoisse, l'angoisse folle, atroce, insurmontable, l'incertitude, la confusion, l'horreur, la passion, presque interdite, une émotion intense et indescriptible, et le sentiment final de compréhension ... Tout, il y a tout dans ce film de Lynch.
Je l'ai vu une première fois, ne l'ai pas compris, pas aimé, rangé dans un coin. Mon meilleur ami m'a convaincu de le revoir, j'avais raté quelque chose, c'était évident. Cette fois, nous décidons de le regarder en groupe, trois autres amis et moi... quelle extase ! Comme le dit une des critiques ici, tout le film n'est qu'un rêve géant dans lequel on s'engouffre - on s'étonne au départ ! puis on se laisse faire, on adhère, on se prend au jeu - qui prend seulement sens à la toute fin (et encore, certains éléments demeurent confus). Rien n'est très clair dans ma tête à ce propos, à part la révélation finale et des scènes qui m'ont marquées (pour longtemps encore, j'en suis sûre). Le film est flou de manière générale, flou et exagéré parfois, complètement absurde (mais, personnellement, j'adore). Des années plus tard, ce qu'il nous reste est le sentiment d'avoir partagé un immense délire, ce sentiment et toutes les émotions que le film nous a infligées. Des bribes de scènes avec ces différents personnages si ETRANGES que l'on rencontre au fur et à mesure, comme cette bande de mafieux flippants, le mari cocu et ruiné, ces deux hommes qui discutent dans le café du coin, un coup de feu qui part un peu de nulle part, et bien sûr, le Silencio...