Mundane History par FrankyFockers
Dans un premier temps, dire que je suis super heureux que le cinéma de Weerasethakul fasse des émules, et surtout en Thaïlande, pays où j'étais il y a moins de 15 jours et où le cinéma d'auteur est totalement absent, inexistant. Les gens ne savent même pas que ça existe.
Ensuite, gueuler quand même un peu parce que ce film est sorti en France, c'est bien ça, mais sur 1 salle seulement ! j'ai du bol, c'est dans ma ville, et qui plus est c'est dans mon quartier. Mais au final, qui va le voir ce film ? Comme il a de bonnes critiques partout, il va bien finir par circuler un peu, mais bon... il sera à Lyon dans 2 mois, à Angers dans 8... les gens seront passés à autre chose. Mais enfin...
Le film, enfin. Mundane History raconte l'histoire de deux jeunes hommes. L'un est paraplégique, l'autre est son infirmier à domicile, dans la maison bourgeoise du premier, qui entretient des relations froides avec tout le monde, notamment avec son père. Froid, posé, même si parfois la caméra tremble plus que le jeune homme impassible, le film s'accorde plusieurs percées élégiaques, non narratives, qui ponctuent un récit le plus épuré possible. On y revoit un big bang beaucoup moins prétentieux et péteux que celui de Tree Of Life, ou l'on assiste, en guise de final bouleversant à un véritable accouchement par césarienne. Cette fin de film, risquée mais totalement réussie, finit par nous faire adhérer au projet dans son ensemble. Même s'il a de nombreux tics du "premier film", même s'il prend un peu trop la pause, il est suffisamment original, personnel, beau, pour 1°) être vu sans faute (si c'est possible bien sûr) 2°) suivre de prêt cette cinéaste qui risque bien, dès qu'elle aura pris son envol, de seconder Weerasethakul afin qu'il ne soit plus le seul à porter le cinéma d'une nation sur ses frêles épaules.