Des choses gentilles à dire sur ce film :
Troisième collaboration entre la statue grecque Tiger Shroff et le réalisateur Sabbir Khan après Heropanti et Baaghi, Munna Michael mêle triangle amoureux à deux côtés, craquages de chemise, vent dans les cheveux, amitié virile gay friendly (avec un pacte de sang comme on en voit trop peu) et télécrochet. En résumé, Munna Michael (Tiger Shroff), fils adoptif d’un danseur contrarié, grandit dans la passion du hip et de Michael Jackson. Jeune adulte, il vivote en escroquant des danseurs dans les boîtes jusqu’à tomber sur Mahinder (Nawazuddin Siddiqui) un petit boss qui consent de passer l’éponge sur l’affront fait à son frangin s’il accepte de lui apprendre à danser comme un dieu et ainsi tomber l’amour de sa vie, Deepika, ou Dolly pour les intimes (Nidhhi Agerwal). Manque de bol, le scénariste, Vimmi Datta, ayant à sa disposition la collection littéraire Lagarde et Michard en six volumes et une ferme intention de s’en servir décide de faire en sorte que Munna et Mahinder se lient d’une amitié homérique mais aussi d’amener Munna et Dolly à tomber amoureux.
À l’écran, c’est à la fois tout en outrances – sentiments exacerbés, déambulation en état d’ébriété sous la pluie pour montrer que tout va mal, phrases chocs (« Munna ne se bat pas, Munna règle les problèmes ») et woosh à tire-larigot... – et extrêmement timoré – tout ce qui peut bien se passer dans le film en touche une sans faire bouger l’autre. Il y a bien, au début, la tentative de faire quelque chose, la séquence d’ouverture avec un travelling qui accompagne la croissance du héros qui navigue en dansant de décor en décor est plutôt sympa, mais rapidement on retombe dans le sobre et pas très efficace.
Et puis surtout, surtout, ça manque cruellement de Michael Jackson. De cet élément suffisamment important pour le caser dans le titre, hormis la pose iconique que va reprendre Tiger juste avant que le titre n’apparaisse à l’écran et la phrase choc « No papa, Michael lives forever ! » qu’il assène de temps en temps, il n’y a absolument rien à ce mettre sous la dent. Personne ne fait absolument rien de ce truc qui aurait pu être lumineux... En même temps, les droits pour caser du Michael dans la bande son doivent coûter bonbon. Ça donne toutefois lieu à un passage bien croquignolet : pour bien nous faire comprendre que bébé Munna réagit très bien à la musique du roi de la pop, Sabbir Khan insiste sur un gros plan de la cassette compil’ Michael du papa, lue tout en douceur par son mini-poste qui crache une musique qui passées quelques secondes n’essaie même plus de chercher à ressembler à Thriller.
Mais tout n’est pas que frustration, s’il n’y a pas de Michael Jackson donc, il y a quand-même, comme dans Heropanti, un thème musical très agaçant qui est utilisé dès qu’il se passe quelque chose de rigolo, c’est au moins ça. Et puis surtout, s’il n’y a pas Michael Jackson, il y a Tiger Shroff qui défonce tout le monde à la danse en affichant un air d’arrogance qui ferait passer Cristiano Ronaldo pour un bizut pâlichon de lycée de sitcom, Tiger Shroff qui dégaine les abs plus vite que Jason Statham, Tiger Shroff qui boit un bidon d’essence pour pouvoir pisser sur le feu de camp de sa meuf. C’est ainsi que lors du final, Munna qui voit Dolly en difficulté lors de la finale de Indian Idol (ou un truc du genre) décide de monter sur scène pour l’aider à reprendre confiance... et accessoirement lui voler la vedette, arrachant des « Oh wow » à un jury ébahi. Le tout avec un pruneau dans la cuisse, résultat d’une baston encore toute fraîche : « C’est un corps de danseur ».
Reste à espérer qu’une suite à même de concrétiser tout le potentiel over the top de Munna Michael voie le jour. Avec comme ça, au hasard, Ahmed Khan à la réalisation.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
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Ou sinon, je regarde juste les 42 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Bonus
Le monde est peuplé d’Emily et de Sam
Personnage > Agissement
Bagarre > Fracasse une bouteille sur le crâne d’un type – Bagarre > Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... – Bagarre > Coup dans les couilles (ouch !) – Course-poursuite > Renverse des piles de... pour ralentir ses poursuivants – Émotion > Pique une crise de nerf – Interprétation > Tourne frénétiquement le volant alors que la route est droite...
Personnage > Caractéristique
Mégalo > Parle de lui à la 3e personne
Personnage > Citation
Conseille > « Alors... voilà ce qu’on va faire... » – Ordonne > « Arrêtez/Attrapez-les/la/le ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Au chevet d’un·e proche – Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es
Personnage > Interprétation
En fait des caisses
Personnage > Méchant·e
Bagarre > Les méchant·es attendent patiemment leur tour avant de prendre leur raclée – Ruse > Un·e vrai·e méchant·e se bat de manière déloyale
Personnage secondaire
Foule en délire > Concert, spectacle, manifestation sportive
Réalisation
Fin > Tout est bien qui finit bien – Grammaire > Passage musical – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Plan > Images de paysage urbain/naturel, couchers de soleil, passées en accéléré – Séquence qui montre les membres d’une troupe se faire éliminer discrètement un à un à l’insu des membres de tête – Technique > Alternance d’accélérés/ralentis lors d’une scène de bagarre – Technique > Champ/contre-champ qui permet à deux personnages séparés de plusieurs dizaines/centaines de mètres de se reconnaître/lire leurs expressions faciales – Technique > Faux raccord flagrant – Technique > Travelling circulaire inutile – Woosh > Mise en scène
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Toutes les lampes sont allumées
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Bruit métallique injustifié – Musique > Pouet-pouet – Woosh > Objet jeté au ralenti
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Interprétation > Se cache/ferme les yeux devant une chute, un accident, une maladresse, etc. – Quiproquo de langue
Scénario > Dialogue
Phrase-choc
Scénario > Élément
Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Amour au premier regard
Scénario > Situation
Bagarre > S’écrase sur une table pendant une bagarre
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Outrage sexiste > Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux – Outrage sexiste > Siffle une femme
Thème > Testostérone
Bagarre > Un seul bras pour les assommer tous – Les vrais mecs font de la mécanique et/ou roulent à moto – Objectification viriliste > Corps musclé mis en valeur
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais