Tuer le père
Après avoir laissé le temps au récit de se construire, Murina gagne en tension et nous fait plonger dans les abysses sentimentales et psychologiques d’une famille, finissant en apothéose avec ce...
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le 5 mars 2022
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MURINA est un premier film bien maîtrisé. Pas d'erreur flagrante, si ce n'est peut être un certain formalisme dans le développement des personnages et leurs relations. Pour autant, la Caméra d'or de Cannes est amplement méritée au regard de l'heure 36 de tensions, séductions, pression et suspens globalement conduits de façon très intelligente et plutot efficace.
Sur le papier, l'intrigue reste assez classique : l'arrivée d'un ancien ami du père fait voler en éclats l 'équilibre déjà précaire qui régit les relations familiales.
Mais si le propos peut sembler convenu, ou déjà vu, la singularité du film tient en son intemporalité : planté sur une île croate loin de tout, le soleil et la mer omniprésents, l'apparent paradis se revele rapidement oppressant. Cette impression est appuyée par les scènes de plongée inquiétantes, symboliques, et pour tout dire stressantes, donnant acte dans un fond sonore sourd et grave à des enjeux qui n'ont plus vocation à etre verbalisés.
Cettz intemporalité rapproche aussi Murina de la mythologie: il s'agit de tuer le père pour trouver sa voie, de remplacer la mère pour devenir femme, de sortir du piège insulaire pour devenir adulte. Une épreuve initiatique que Julija vit essentiellement en apnée, faute d'un véritable et définitif affranchissement.
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Créée
le 24 avr. 2022
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