Inconditionnelle d'Edouard Louis, mais...
Depuis son premier bouquin, Edouard Louis offre des récits sinuant entre l'autofiction et la dénonciation sociologique et politique. Ici, c'est le parcours de sa mère qui est disséqué au travers de son statut de femme, son statut de précaire, son statut de maman de 5 enfants. Tout ce qu'il dit est important, il dénonce et explique. Il décrypte ce que ses yeux d'enfants, pas encore écrivain, ont vu sans comprendre. Il raconte une forme d'émancipation.
Mais.... Si Combats et métamorphoses d'une femme vaut pour son écriture et pour son propos, la patte de l'autofiction se tarit, le journal intime prend le dessus. Ce sont des souvenirs, de ceux que l'on partagerait dans une lettre, de ceux que l'on se répète et sur lesquels on s'interroge. Mais après ? La source ne risque -t-elle pas de se tarir, si d'autres dimensions ne viennent enrichir ses prochains récits?