Attention Ovni ! "Musée haut, musée bas" de Jean-Michel Ribes est une œuvre à part. Une comédie expérimentale autour du thème du musée. Le réalisateur décrit les histoires d'un grand nombre de personnages dans les murs d'un musée imaginaire. Le casting est impressionnant. On croise pêle-mêle : Michel Blanc, Gérard Jugnot, Victoria Abril, Pierre Arditi, Josiane Balasko, Isabelle Carré, François-Xavier Demaison, André Dussollier, Julie Ferrier, Valérie Lemercier,
Fabrice Luchini, Yolande Moreau, François Morel, Daniel Prévost, Dominique Pinon, Muriel Robin et la liste est encore longue.
"Musée haut, musée bas" est l'adaptation à l'écran d'une pièce de théâtre de Jean-Michel Ribes. Et ça se sent. Certaines scènes sont très (trop ?) «jouées», ce qui nuit parfois à la crédibilité des personnages. D'autres, en revanche, sont particulièrement bien écrites, comme celle du hapenning d'un artiste dont l'oeuvre est composée des visiteurs du musée eux-mêmes. "Musée haut musée bas", c'est un patchwork d'idées farfelues, sérieuses ou philosophiques autour de l'art.
Une véritable réflexion autour de la signification de l'œuvre artistique en général. Mais aussi sur ceux qui la regardent, de ceux qui pensent avoir tout compris, mais n'y comprennent rien, ceux qui la découvrent, en passant par les gardiens de musée eux-mêmes. D'où la scène d'anthologie de ces gardiens qui tombent en dépression, avec un Fabrice Luchini, névrosé de voir tant d'œuvres magnifiques tout au long de la journée. «Quand tu as vu du Michel-ange toute la journée, le soir quand tu rentres à la maison, ta femme te paraît fade», «la campagne, c'est du toc, de la nature mal reproduite».
Le tout est relié par une histoire fil rouge surréaliste, celle du conservateur du musée, Michel Blanc, totalement obsédé par la présence (dangereuse selon lui) de plantes et d'insectes, terrorisé à l'idée que la nature, primaire, pourrait reprendre ses droit sur l'homme évolué.
Au final «Musée haut musée bas» est une comédie plutôt plaisante, avec des dialogues dont certain extraits feront sans doute date. Bref, qui mérite le coup d'œil.