Premier film de l’allemand Andreas Schaap après une série de courts métrages, Must Love Death s’essaie au mélange des genres en mixant la comédie romantique au torture-porn joyeusement gore, un peu comme The Loved Ones sorti la même année mais en provenance d’Australie, chroniqué en ces lieux il y a quelques semaines. La comparaison se fait donc tout naturellement, mais on se rend vite compte que malgré de très bonnes choses, cette production teutonne est bien en deçà de son concurrent.

Sans doute que Must Love Death sera interprété différemment en fonction des attentes et de la vision de chacun, mais la principale chose qui en ce qui me concerne m’a gêné, c’est son rythme en dent de scie et son manque de punch et de puissance lors des scènes d’horreur. Le début était pourtant prometteur, on ne sait pas trop où on met les pieds, avec l’arrivée de notre héros dans cette cabane au fond des bois habitée par deux inconnus et se présentant avec des noms de Beatles. Mais rapidement, les allers et venus dans le temps pour nous expliquer l’histoire de notre looser musicien cassent le rythme. On sent bien que Andreas Schaap essaie de mettre en image son scénario de manière un peu plus originale qu’à l’accoutumée, mais il faut savoir parfois rester classique pour donner plus de force à son film.
Tout le coté torture porn tombe un peu à plat dans le sens où on ne souffre à aucun moment avec les victimes qui subissent pourtant des atrocités peu recommandables : bras et pieds transpercés par des clous, doigts retournés, découpage de joue au couteau électrique,… Les effets gores sont pourtant réussis mais la sauce ne prend pas, la faute sans doute au jeu de certaines victimes un peu limité (les deux jeunes) et à leur charisme pas forcement évident qui ne donnent que peu d’intensité aux scènes censées faire un minimum mal.

La mise en scène assez soignée et le score sans faille n’arrivent à aucun moment à compenser l’absence de punch, mais s’il y a bien tout de même quelque chose de réussi, c’est l’humour dont bénéficie le film, aussi bien pour con coté très ironique avec cette pseudo web-tv qu’alimentent les séquestreurs, que son côté très cul-cul au niveau de la romance avec ce héros complètement désespéré qui est décidé à mètre fin à ses jours mais qui crie comme une fillette pour un pauvre petit bobo au doigt qui compense aisément certains seconds rôles assez bancals comme précisé au dessus. Les deux agresseurs ne sont pas en reste, campant des personnages complètement crétins et hauts en couleurs qui assurent le show. On est loin, très loin de la performance et de la folie de John Brumpton et surtout de Robin McLeavy dans The Loved Ones, mais ils permettent néanmoins au film de ne pas sombrer complètement dans les tréfonds obscurs des nombreux torture-porn qui abreuvent nos écrans depuis quelques années.

A en croire les très nombreux avis positifs qui trainent sur la toile, peut-être n’étais-je pas dans le bon état d’esprit lors du visionnage… Peut-être ai-je vu l’excellent The Loved Ones trop peu de temps avant et que je n’ai du coup pas pu m’empêcher de comparer… Quoi qu’il en soit, Must Love Death reste une petite déception. Dommage…
cherycok
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le 19 mars 2014

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