Plantenstein
The mutations est une série B d'épouvante et de science fiction de 1973 dans laquelle il est question d'improbable croisements génétiques et d'expérimentations folles. Ça tombe bien puisque le film...
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le 18 févr. 2020
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"We are interested in cloning, not clowning" dira Donald Pleasence, professeur de biologie, à l'un de ses étudiants distraits lors d'un cours pseudo scientifique au sens radicalement obscur. On serait tenté de dire un peu la même chose au film, qui plutôt que de lorgner du côté du clown (involontaire, le film se voulant très sérieux) horrifico-ridicule, aurait mieux fait de proposer quelque chose de plus solide et moins risible — tout en restant dans le cadre de la série B.
Chose assez hallucinante : le réalisateur Jack Cardiff fut un directeur de la photographie très estimé dans l’histoire du cinéma, comptant de nombreuses collaborations prestigieuses avec Powell et Pressburger, Hitchcock, ou encore Mankiewicz. Le voir aux manettes d'une telle chose est vraiment incroyable tant ça déborde de laideur et d'horreur pas vraiment constructive. Pleasence est cantonné au rôle de chercheur fou aux théories délirantes qui s'intéresse au croisement génétique entre l'humain et le végétal, avec un personnage vaguement inspiré de Frankenstein. Ce qui donne lieu à d'horribles expériences sur des cobayes humains que lui apporte un homme monstrueux, avec la complicité du cirque voisin.
Mais pas n'importe quel cirque ! On a droit à une parodie involontaire du magnifique "Freaks", versant allègrement dans le voyeurisme assez dégueulasse avec des nains, des femmes obèses, des femmes à barbes, des personnes handicapées, des femmes anorexiques, des hommes à l'ossature déformée ou aux yeux extrêmement exorbités, etc. C'est vraiment de l'ordre de la copie-hommage mal digérée (Cardiff confessa plus tard n’avoir jamais vu Freaks) et flirtant avec l'opportunisme. Et dire que les scènes de plantes poussant en accéléré sont l'œuvre de Ken Middleham, qui était responsable des séquences d'insectes dans Phase IV... On atteint également le kitsch à son sommet avec à la fin l'attaque d'un monstre mi-homme mi-plante carnivore du plus bel effet (le costume est vraiment collector). Perdu entre le classique de Tod Browning et le concept des expériences scientifiques du type "L’île du docteur Moreau", cet hybride horreur / science-fiction est une greffe de mauvais goût qui ne prend pas du tout.
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le 20 mars 2020
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