Fiona Maye (Emma Thompson) est juge à la Haute Cour de justice d’Angleterre et du pays de Galles. Tout entière accaparée par son métier, elle ne s'est pas rendue compte que son mariage se défaisait jusqu'à ce que son mari, Jack (Stanley Tucci), professeur de littérature, lui avoue qu'il a une aventure.
Dans le même temps, elle se trouve devant un cas de conscience terrible : doit-elle décider d’autoriser la réalisation d’une transfusion sanguine à Adam Henry (Fionn Whitehead), un adolescent de 17 ans, atteint d’une leucémie à laquelle ses convictions religieuses (il est Témoin de Jéhovah), l'interdisent. Contre toute règle déontologique, avant de rendre un jugement qui engage la vie ou la mort du patient, elle décide de rendre visite à l’adolescent afin de se faire une opinion sur la fermeté de sa décision. Elle découvre un garçon, certes convaincu, mais aussi avide de vivre, passionné de poésie et de musique. Cette rencontre va bouleverser leur existence à l’un et à l’autre.
Mon opinion sur ce film
« My lady » (à ne pas confondre avec The Lady) est la formule par laquelle on s'adresse, en Grand-Bretagne, à une femme juge à la Haute Cour. Ce titre pourrait induire en erreur car, sous ses aspects sobres (presque trop, regretteront certains) et presque rébarbatifs, le film révèle une grande profondeur et recèle une puissance dramatique qui bouleverse.
En effet, même si on n’est pas attiré par le monde de la justice, on ne pourra pas rester insensible au dilemme moral auquel se trouve confrontée la juge Fiona Maye quand elle est face au cas du jeune Adam, partagé entre des convictions religieuses, que le spectateur juge absurde, et la soif de vie qui anime tout adolescent de 17 ans. Fiona refuse de se laisser dicter son opinion par l'émotion ou la morale et se force à rester impartiale et appliquer la loi. La réussite de sa performance réside dans l'équilibre qu'elle arrive à incarner entre la rigidité que lui impose sa fonction et l'humanité qu'elle a en elle. Quant au jeune acteur qui joue le rôle d’Adam, Fionn Whitehead, que j’ai découvert, il est bouleversant. Un coup de chapeau aussi aux choix musicaux, principalement de la musique classique ou religieuse qui sous-tend admirablement l’ensemble du film sans déborder comme c’est malheureusement trop souvent le cas.
Au milieu d'une production pléthorique mais souvent décevante, une pépite qu’il ne faut surtout pas rater.