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A la fois ode à la capitale française et film-testament aux rushes sublimes et mal taillés My Paris Movie est une prodigieuse relique de l'Oeuvre mekassienne. Essentiellement constitué des nombreux filmages effectués par l'ancien vétéran lituanien sur le sol parisien ledit poème parle encore et toujours de l'impitoyable homesickness intrinsèque au cinéma d'un homme ayant tout au long de sa vie confondu le cinéma et sa propre existence, ayant pour ainsi dire "perdu sa vie à la filmer".


Assujetti à son matériau formé selon lui de plus de 900 heures d'images étalées sur plus de soixante années Jonas Mekas appose au réel son regard à la fois boulimique et erratique, promenant sa caméra ( ici la vidéo a logiquement remplacé le 16mm de ses premiers films ) en la rivant au plus près des caniveaux, des cafés, des restaurants, des salles d'exposition, et cetera... On discerne ça et là des bribes d'autres métrages préexistants ( le beau et très chapitré He stands in the desert... principalement ) mais c'est avant tout et surtout Paris et son folklore qui semblent intéresser voire griser le cinéaste en l’occurrence.


Entre deux tranches de vie musicales dans les quartiers populaires, un ou deux verres de vin partagés avec autant d'artistes différents ( on aperçoit la très parisienne et titi en diable Bernadette Lafont au détour d'une scène plongée dans la rumeur chaleureuse d'un bar nocturne...) Jonas Mekas montre avec une évidence non-feinte toute la passion qu'il éprouve pour une ville exceptionnellement culturelle, entre images hallucinées et poésie de tous les âges. A exhumer de l'oubli, comme toute l'oeuvre du réalisateur lituanien qui fêterait aujourd'hui ses 100 printemps s'il n'avait pas déjà passé son arme de Septième Art du côté de la rive gauche...

stebbins
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le 27 avr. 2022

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