Une histoire de gland qui n'est pas à la hauteur

Haaa le zizi ! La fierté ou la honte d'un homme. J'ai un zizi dans les normes d'après ce que je lis sur internet. Pourtant je dois avouer que j'aurais bien aimé, comme beaucoup de mecs, en avoir un plus gros (le complexe typique). Je crois que cet embarras est apparu quand j'étais en secondaire durant ma première année (j'avais donc 12 ou 13 ans).


Je me souviens, c'est au cours de sport, on a piscine, les profs ont décidé de réunir garçons et filles pour ces leçons de natation. On apprend à plonger ; on attend chacun notre tour, assis sur des bancs. Je ne suis pas très bon nageur et je ne sais pas (n'ose pas) plonger. En plus, dans le groupe des filles, il y a Julie, une fille dont je resterai fou amoureux pendant trois ans (elle m'obsède tellement que je me refuse de tomber amoureux de qui que ce soit d'autre) tandis qu'elle ne ressent rien pour moi (nous ne sommes même pas amis, nous partageons juste des bancs scolaires et je suis bien trop peureux pour lui parler et faire connaissance).


Vient mon tour de sauter. J'échoue. Je me sens un peu idiot de ne pas réussir à plonger comme il faut alors que d'autres y arrivent parfaitement, mais je vois que tout le monde s'en fiche, alors ça va, je suis rassuré. Je sors de l'eau et c'est en revenant m'asseoir au milieu des autres que j'entends des rires. Un garçon, le leader de ma classe (j'étais en 1C) me regarde et dis : "Hey Gobert, tu bandes???" Et là il se retourne vers les filles, dont Julie qui est souvent près de lui, et leur dit : "Vous avez vu les filles ? Y a Gobert qui bande, il est chaud !" Je baisse les yeux et je constate que mon zizi est droit dans mon slip. Mais je ne bandais pas. Le truc, c'est qu'avec l'eau froide, mon zizi s'est resserré : il a donc rétréci et s'est durci un peu. Ajoutez à cela un maillot sans doute un peu trop usé, qui ne retient pas bien ma petite saucisse et l'illusion de l'érection est parfaite. Tout le monde se met à rire, moi j'essaie d'expliquer que c'est mon maillot... mais personne ne m'écoute, je retourne donc m'asseoir, tout rouge. Je pense que ça a été le point de départ.


Après, je n'ai pas vécu de calvaire, rassurez-vous. J'ai même eu une période d'exhibitionniste : à 14 ans, alors que mes parents sont partis en vacances pendant deux semaines en me laissant seul à la maison (je vais manger chez ma grand-mère qui n'habite pas très loin), je décide de m'amuser sur le toit de la demeure, prétextant que je suis un pirate, que la cheminée est mon mât... et soudain, le tempête se manifeste, c'est l'enfer, je suis seul survivant à bord de mon navire... mais trempé ! Une seule solution, puisqu'après la pluie vient le beau temps : sécher les vêtements sous ce lourd soleil. Je me déshabille donc. Je suis sur le versant arrière du toit, côté jardin, mais allez savoir pourquoi, je ressens l'envie de m'exposer sur l'autre versant, prétextant que c'est pour observer d'autres navires en approche. Sur la fin de la semaine, je n'ai même plus besoin de prétexte fantaisiste pour me dessaper : je le fais, je m'expose quelques minutes et je rentre me cacher en pouffant de rire avant de me masturber de toute cette adrénaline et excitation. L'avant dernière jour, j'entends siffler côté jardin, chez le voisin ; je n'ai pas le temps de me rhabiller, je décide donc de poser simplement un short sur mes cuisses et faire semblant qu'il est mis. Mon voisin m'aperçoit et je l'entends dire : "Je sais ce que tu fais". Je feins de ne pas comprendre : "quoi ? j'ai pas compris !?". "Ouais, ouais...". Je suis terrorisé : va-t-il le raconter à mes parents lorsqu'ils rentreront ? Je décide avec sagesse d'arrêter ce petit jeu, de ne pas aggraver mon cas. Malgré mon amour pour Julie, je décide tout de même de me masturber, ce soir-là, en imaginant que tout aurait été différent si ç'avait été la voisine, plus jeune de 20 ans que son compagnon, qui m'avait vu cet après-midi là.


Mes parents rentrent de vacances. J'attends la sanction. Rien. Un jour, j'entends mon père discuter et rigoler avec le voisin, mais je n'arrive pas à saisir de quoi ils parlent exactement. J'attends encore, je panique... toujours rien. Finalement, c'est la rentrée. Personne ne m'a grondé. Je trouve les copains, je vois Julie de loin... et puis une fille de ma classe vient me voir : "Alors tu t'es bien branlé pendant les vacances?" Elle m'explique qu'elle sort avec le fils d'une voisine qui vit en face de chez moi et qu'ils lui ont dit que je n'arrêtais pas de m'exhiber et que ça les avait bien fait marrer. Je me sens tellement con. Je lui demande de ne rien dire mais trop tard, elle avait déjà répandu la bonne parole avant mon arrivée dans la cour de l'école... si bien que d'autres camarades de classe viennent me demander comment va mon toit et toute sorte de blagues. Assez bizarrement, c'est très vite retombé. Juste qu' on me ressortira cette anecdote de temps en temps durant le restant de mon cursus, mais rien de plus.


Aujourd'hui, je suis bien conscient que j'ai un zizi normal. Bon, il est peut-être petit au repos, mais je trouve qu'au moins on voit bien la différence quand je suis en érection. Mais ça ne m'empêche pas de me dire que ça aurait été marrant que j'en ai un plus gros ; je pense que je l'aurais encore plus exhibé si ç'avait été le cas, que j'aurais été moins gêné à l'idée qu'une fille le voit à la piscine durant mon adolescence. Aujourd'hui encore j'ai parfois un peu d'appréhension quand je mets mon maillot mais j'évacue ce stress après quelques minutes. Faut dire que je suis aussi très poilu, on me recommande souvent de me raser au moins les poils du dos mais même si je suis toujours un peu gêné de les montrer au début de mon entrée à la piscine ou à la mer, je les laisse comme ça, parce que je veux les assumer justement. Et puis au bout d'un moment, forcément, j'oublie un peu, puisque personne n'est là pour me rappeler que j'ai plein de poils (ou alors je les vois pas, parce qu'en plus je suis très myope donc si je retire mes lunettes je ne remarquerai pas si quelqu'un pointe mon dos du doigt).


Assez de souvenirs, parlons du film.


L'auteur s'intéresse à la taille du pénis, à ce qui fait la masculinité ou la virilité. C'est intéressant mais il ne va pas assez loin. Il nourrit son récit de quelques rencontres sympas mais avant ça, durant le premier tiers du film, c'est assez pauvre. Et même ces rencontres sympas, on sent qu'elles sont étirées au montage pour faire durer. Du coup... on ne peut que être déçu de cette histoire, on en ressort avec l'impression qu'il ne se passe pas grand chose. C'est dommage parce aqu'il soulève quelques points importants. Heureusement, la fin de son film est assez bonne puisqu'il décide de se faire plâtrer le zizi pour en tirer une sculpture ; pour ça, il consulte une artiste qui a plâtré pas mal de zizi de stars, dont Hendrix (j'ai vu la bite à Hendrix, oui, mais le héros, lui, l'a carrément tenue en main). La scène est assez drôle ; l'humour est présent tout au long du film, mais ça reste trop timide. Pire, il y a quelques petits passages qui se veulent dramatiques, ce qui en fonctionne absolument pas avec le sujet.


La mise en scène n'est pas très inventive mais au moins la caméra suit le sujet au plus près, on ne rate rien de l'action. Les intervenants ne sont pas toujours très loquaces, le réalisateur n'arrive pas à les mettre en confiance, à les faire parler sérieusement, il n'arrive pas à installer un cadre (à quoi s'attendait-il comme réponses de la part de ce groupe de copines qu'il invite à une fête : forcément, le cadre n'est pas idéal pour elles s'ouvrir). Même les médecins ne sont pas très intéressants à suivre ; peut-être ont -ils dit ou fait des choses plus intéressantes mais ça n'est pas montré à la caméra, à part peut-être ce moment assez comique où le héros se déshabille et le médecin regarde ailleurs exprès, comme si le déshabillage était intime, alors que deux minutes plus tard il n'hésitera pas à palper son sexe sans même porter un seul gant.


Bref, "My penis and I" est un petit documentaire qui ne va pas très loin mais qui suffit à divertir et à rappeler des souvenirs.

Fatpooper
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le 22 sept. 2016

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