Attention, film garanti sans aucun samurai. En remplacement, vous avez un prof de tae kwen do incarné par Julian Lee, éphémère acteur martial sur qui internet offre peu d'informations. Suite à un imbroglio tiré par les cheveux (le pauvre), notre héros épaulé par un de ses élèves et par l'assistante de direction du père de celui-ci doit fuir un groupe de bandits aidé par des flics ripous. My Samurai est ainsi une longue course-poursuite urbaine vers nulle part, personne ne semblant réfléchir à l'once d'un plan pour se sortir de cette situation.
L'idée parait être de valoriser le tae kwen do avec des scènes de bastons à intervalles réguliers où Julian Lee déboite à lui tout seul mafieux, loubards et ripous. Problème : les chorégraphies de combat sont nulles, avec des coups qui passent visiblement à 2 mètres et qui n'ont jamais de franche efficacité car les adversaires finissent toujours par se relever en pleine forme (un syndrome typique de ce genre de mauvaise série B). Facteur aggravant, Julian Lee n'a aucun charisme ni capacités d'acting, ce que n'aide pas le port de vêtements récupérés chez Emmaüs durant sa traque.
Heureusement, ce n'est pas le cas des loubards et autres sbires. My Samurai propose un magnifique défilé de gueules et trognes aux looks pas possibles qui forment un patchwork bigarré, ce qui ancre totalement le film dans l'esthétique de son temps (le gang des Birds of Paradise s'habille en clown glam). Avouons que l'on regardait aussi My Samurai pour la présence de Bubba Smith, alias Hightower dans les Police Academy (on a les kinks qu'on mérite), et il faut attendre bien longtemps son arrivée en Deus Ex Machina qui résout tous les soucis, y compris les relations père-fils abimées.
Le manque de rythme l'emporte donc progressivement sur les tronches rigolotes des bad guys, ce qui fait de My Samurai un nanar très mineur, voire un OSFA ni chaud ni-froid. A noter une ultime scène de conclusion, ambiance "1 mois plus tard", qui n'apporte strictement rien de chez rien et conforte l'impression d'absence totale de script.