Quand la peur de mourir... blablabla...
Wes Craven c’est l’un des maîtres de l’horreur, ayant créé un des tueurs les plus mythiques, Freddy, avant de s’effondrer dans les années durant les années 90 avec la saga Scream, puis s’enfoncer encore plus avec son Cursed. Red Eye fut néanmoins là pour remonter le niveau, Wes s’étant écarté de son genre de prédilection pour davantage lorgner vers le thriller. Puis la suite on s’en rappelle très bien, c’est le déterrement de sa vieille licence Scream, ultime bastion permettant de faire revenir le réalisateur sur les devants de la scène, en plus de remplir les salles sans trop se creuser pour la création de nouveaux personnages.
Néanmoins Wes avait entre-temps écrit et réalisé ce My Soul To Take, un an avant Scream 4, bobine surfant sur le teen slasher à la sauce paranormale, plus proche de Freddy que de Ghostface. My Soul To Take montrait dès ses premières secondes un retour au gore également très prononcé, ça gicle dans tous les sens, souvent proche du grand guignol avec des carotides expulsant de généreuses gerbes de plasma. Du spectacle pas forcément très imaginatif, mais le tout étant relativement bien assuré côté technique il n’en fallait pas plus pour satisfaire l’amateur du genre. Puis Wes nous poignarde une énième fois en nous balançant 16 ans dans le futur, où le tueur va revenir du monde des esprits pour s’en prendre à des ados. Mais pourquoi Wes ??? Pourquoi faire des films interdits aux moins de 18 ans qui racontent des histoires de pubères ? Pourquoi ne pas avoir fait évoluer ton style avec les années ni délaissé les ados pour les adultes ? (cf Vendredi 13 qui l’avait fait pour donner un second souffle à la saga et suivre son public)
Et puis s’il n’y avait que ça… Non, Wes nous aguiche avec une introduction jouissivement gore pour mieux nous en priver ensuite. Finalement on se retrouve à suivre une bande de petits cons qui n’ont pas suivi la moindre formation en comédie et qui paradoxalement essaient de jouer la schizophrénie, ce qui est totalement insupportable. Malgré un aspect paranormal qui aurait pu être utilisé à bon escient, Wes l’oublie et nous sert une énième version de Scream honteusement maquillée. En définitive on voit des ados mourir (sans gore, ne l’oubliez pas), comme ce sont des patates on n’en a rien à braire, et toute l’intrigue repose sur un « - c’est toi le tueur ! – mais non c’est pas moi, c’est toi ! Moi j’étais dehors, mais ça doit être Andy parce que il était parti chercher ses chaussons qui étaient près de la table à repasser en face de la porte de dehors – ah ah ! Mais toi aussi t’étais prêt d’une porte qui donnait sur dehors ! ». Insupportable, et surtout affreusement prévisible comme toujours chez le cinéaste.
Le mythe veut que Wes Craven tourne des bobines inspirées de ses cauchemars. Wes a non seulement des cauchemars d’adolescent — et a fortiori merdiques — mais affectionne également beaucoup les étudiantes en jeans 2 tailles en dessous. En plus de passer pour un vieux dégoutant le septuagénaire salope son statut de maître du genre. Craven, Carpenter, Argento, il faudrait penser un jour à accorder l’euthanasie aux légendes du cinéma.