Il y a de ces courts métrages qu'on trouve par hasard, et qui créé un buzz même minime. C'est notamment le cas des courts métrages lauréat du festival d'Annecy, souvent nommés à l'internationale aux Oscars face à la dernière création Disney Pixar. On a notamment eu Gakjil Persona, lauréat du court métrage étudiant qui, même s'il n'a pas réussit à avoir une nomination aux Oscars, a tout de même été sélectionné en compétition officielle à Cannes pour la palme d'or du court métrage. Mais cette année, tous les regards se sont tournés sur le Crystal 2022 du meilleur court métrage de télévision, intitulé My Years Of Dicks, dont l'exotisme du nom qui n'aura pas échappé aux plus matures.
D'entré de jeu le film déroute car il s'évertue à mélanger les animations et les récits. C'est chapitré en terme d'essai du personnage principale qui hésite à perdre sa virginité et/ou n'arrive pas à trouver le bon moment avec la bonne personne, et même si au bout du 2e essai on comprend très vite la structure du film, celui-ci se réinvente tellement que l'on est parfois déstabiliser (dans le bon sens) par cet excès de créativité. Tout comme le personnage principale, le film adopte un regard innocent sur ce qu'il met en scène. On ressent la complexité et la gêne du premier acte amoureux à travers différents points de vues, à travers différentes situations qui vont amener (ou non) un regard différent sur le fait de perdre sa virginité, et on sait varier les tons avec brio. On peut passer d'un acte passablement violente dans un cinéma où l'on prend conscience de ce que l'on désir réellement, à une scène comique avec une fille qui "doit" demander conseil à son père avec toute la gêne que ça implique avec un montage à la Gumball, pour ensuite enchainer sur une scène kawaï dans une fête foraine dans de l'animation japonaise faite pour souligner le côté enfant du personnage principale, ou encore une scène d'horreur lorsqu'une jeune fille va pour aller en soirée alors qu'elle en avait pas l'autorisation. On voyage dans plein d'univers différents, remplit de problématiques divers qui nous plongent dans l'intime, au point d'en ressentir des sentiments intrinsèques qui font la beauté des adolescents.
Le soucis principale du film est sa forme télévisuel qui déroute et ne met absolument pas en valeur le travail accomplit. J'ai beau cherché sur internet, je n'arrive pas à trouver une explication à la forme du "court métrage". Sachant que le film est une production télévisuel, j'ai d'abord pensé que le "court métrage" était un alignement d'épisodes d'une mini série. Pourtant, j'ai beau cherché, je ne trouve pas de "version épisodique", ce qui m'amène à penser que My year of dicks est bel et bien un court métrage avec une forme de série. Dans les deux cas, la forme pose problème et rend pas hommage à l'histoire. On sent un véritable lien entre tous les "épisodes" qui se retrouve totalement haché par le montage et la forme épisodique car, avant chacun des cinq chapitres/épisodes, on a le même générique qui revient avec la même structure entre chaque épisodes. On a un sentiment de redondance, aligné sur 24 minutes, qui tue toute possibilité de pleinement se plonger dans la vie du personnage principale car, toutes les cinq minutes, on te rappelle à coup de générique que tu es dans un film. Même dans le cas où le visionnage doit être sériel (avec un certain lapes de temps entre les épisodes), la "série" devient encore moins digeste car l’attachement au personnage principale ne se créé pas, et l'identité même de la série n'arrive pas à s'affirmer. Mais plus que tuer l'harmonie globale du film, ça créé un sentiment de longueur, accentué par les tentatives souvent raté du personnage principale, qui fait qu'on s'emmerde très vite tant on arrive à presque prédire la fin des épisodes qui n'ont plus aucun suspense. On a ce sentiment de série feuilletonnant qui ne surprend jamais vraiment par son scénario, et qui doit se reposer sur sa réalisation, sert plus que solide, mais qui n'arrive plus à convaincre arrive au bout de quatrième essai infructueux du personnage principale. Enfin la fin, qui sert est belle quoi que dé-servi par un manque de d'attachement vis-à-vis de son personnage principale, n'arrive pas tellement à être pleinement satisfaisante. On met en scène un personnage féminin voulant sa première fois, qui galère, dont on voudrait la voir réussir, et même si on nous aura teasé une forme de victoire affective et morale, on nous offrira une scène de fin, sert poétique et mignonne, mais clairement en dessous de ce que le court métrage nous offre tout du long. Surement que cela vient conforter le propos de fond du film, et sur le besoin de sérénité du personnage principale, mais à la vu du chemin parcouru, avoir une scène de fin timide et "classique" donne un amer goût de déception. Cela reste une très belle proposition, riche en idée, mais qui se fait charcuter par sa forme télévisuel qui ne rend pas hommage au travail accomplit.
12,75/20
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