Dernier acte de la pentalogie Heroic Fantasy commencée par Anne K. Black, John Lyde nous offre Mythica : Le Crépuscule des Dieux. Après quatre films qui, malgré le faible budget et le changement de réalisateur, avaient su dégager un aspect magique de l'univers dans lequel se situait l'action et nous avait offert des personnages vraiment surprenants et vivants pour une telle production, il fallait qu'un tel sentiment se fasse ressentir... Alors, opus de trop ?
Dans ce dernier film, tandis que Thane et Teela défendent un bastion de résistants, Marek et Dagen recherche un marteau divin afin de pourvoir détruire la Pierre de Pouvoir et ainsi, mettre à bas les agissements de Szorlok. Malheureusement, le nécromancien commence à prendre le dessus sur la jeune apprentie nécromancienne.
Pas plus de spoil !
Allons droit au but : ce dernier opus est légèrement décevant par rapport aux quatre autres films. Si on suit plutôt fidèlement les aventures du précédent volet avec, bien évidemment, quelques références aux premiers films ainsi que de nombreuses réponses aux questions posées tout le long de la série, on sent bien que quelque chose coince, que la magie de Mythica a beaucoup de mal à resurgir. Pour l'histoire en général, on demeure encore dans les traces des précédents opus : pas mal d'aventures, péripéties, séquences burlesques, scènes émouvantes, ... En gros, pas énormément de changements de ce point de vue là ; en même temps, il n'y en avait pas absolument besoin. Ce qui change cependant, c'est l'intensité des scènes, la véracité des personnages, ... qui est un peu amputée. Pour illustrer, l'exemple le plus frappant est l'instant où Marek s'apprête à craquer psychologiquement et qu'elle est entourée de tous ses compagnons : c'est une scène qui se veut émouvante et quelque part, on se sent désemparé tout comme Marek mais le jeu proposé détruit tous les efforts fournis pour faire ressentir de vraies émotions. Et cela pour à peu près toutes les séquences qui se veulent émotives. Ce qui est, et c'est logique, extrêmement dommage !
Les personnages à présent. Force est de constater que de ce point de vue là, il n'y a pas grand chose à reprocher si ce n'est quelques réactions et décisions un peu tirées par les cheveux (mais on en a eu tout le long de la pentalogie, donc bon...). Les acteurs proposent toujours un jeu correct et les personnages sont toujours aussi vivants et attachants. On sera même "heureux" (c'est à nuancer) de revoir certains personnages des premiers films ; mention demi-spéciale pour Kristian Nairn (personnage de Hodor dans la série Game of Thrones) - son rôle demeure important mais c'est surtout sa présence qui m'a fait sourire.
Côté effets spéciaux : aïe aïe aïe... Bon, en étant sincère, il existe bien pire question effets spéciaux mais là, il faut avouer que John Lyde a sorti l'artillerie lourde et compte tenu du budget, il ne faut pas s'étonner de voir que les effets sont assez moyens. Les sortilèges sont limites mais à la limite justement du regardable, quelques effets sont assez bizarres et malgré de bonnes idées rendent plutôt mal. Mais ce qui achève en quelque sorte, ce sont les immenses panoramas en fond vert. Ça se voit et c'est dommage. On se consolera en observant les costumes qui sont toujours aussi surprenants.
Pour ce qui retourne des combats, ils sont identiques à mes déclarations portés pour les quatre premiers films : si ils sont plutôt bien orchestré, ils sont un peu mous et lents.
Côté paysage, on reste sur de bonnes bases.
Côté musiques, on note une petite baisse de qualité mais dans l'ensemble, on nous propose encore une bande son agréable et dynamique.
Mythica : Le Crépuscule des Dieux est un film qui a beaucoup souffert de la longueur d'une série qui était à la limite de l'excellence pour - une fois de plus - une production de la sorte. Mais en proposant un dénouement en un seul film, John Lyde essouffle encore plus la série et ce ne sont pas les deux heures de film qu'on nous a donné qui ont pu régler le problème. La solution, peut-être dangereuse, aurait été de proposer une fin en deux parties, histoire de laisser souffler un peu plus l'intrigue du film. Quoi qu'il en soit, le mal est déjà fait. Dans l'ensemble, ce qu'il faut retenir de ce film, c'est la présence de la même passion et de la même envie de nous faire partager un bon divertissement et de nous présenter une fin digne de ce nom. Au programme, rires et larmes (plus ou moins dosé selon les personnages, bien évidemment) pour clore en beauté et en demi-teinte cette série qui aura su se montrer attachante et passionnante.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !