Le beau sue.
Bien que le film soit une adaptation de la nouvelle éponyme d’Émile Zola, il y a là-dedans l'immense humanité dont faisait preuve Marcel Pagnol (aidé à la réalisation par Raymond Leboursier), Un...
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Bien que le film soit une adaptation de la nouvelle éponyme d’Émile Zola, il y a là-dedans l'immense humanité dont faisait preuve Marcel Pagnol (aidé à la réalisation par Raymond Leboursier),
Un homme bon à tout faire, Toine, est secrètement amoureux de la fille de son patron, Naïs, mais il sent bien qu'il n'a aucune chance car il est bossu. Il va cacher cet amour et aider la jeune femme à concrétiser son amour avec Frédéric, jeune bourgeois dont ses parents emploient son père.
Certes, c'est un peu long (près de deux heures), et les multiples scènes en extérieur font que les acteurs hurlent quasiment leurs dialogues (la prise de son en était encore à ses balbutiements), mais il y a dans ce film une chaleur, et une émotion que je sens propres à Pagnol qui, pour le coup, s'est approprié la nouvelle de Zola.
Bien entendu, comment ne pas parler de Fernandel, magnifique dans cet ouvrier qui réprime son amour au nom de sa condition physique différente, mais qui veut agir pour elle comme un ange. A un moment donné, il se confie sur ce qu'il est, dans un monologue face caméra éblouissant, avec un poème déclamé comme quoi les bossus seraient des anges dont leurs ailes sont couvertes par leur manteau. Il joue de manière de très sobre, et est l'élément comique de l'histoire ; à un moment donné, il dormira debout, épuisé par son travail dans les champs !
Jacqueline Bouvier (future épouse de Pagnol) joue la Naïs en question, on trouve également Raymond Pellegrin qui est Frédéric, l'amant en question, et Henri Poupon incarnant le père de la jeune femme, enraciné dans des traditions passéistes. En effet, il souhaite garder sa fille auprès d'elle pour toujours, quitte à ce qu'elle n'ait jamais l'amour, mais son côté dur se justifie par un drame personnel où on voit en fait que sa fille est la prunelle de ses yeux et qu'il ne veut pas la perdre. Seulement, Naïs est une femme qui veut son indépendance, et qui veut vivre comme elle l'entend, notamment en fréquentant Frédéric, et dont on comprend par allusions que le cet amour a déjà été consommé, ce qui provoquera l'ire du père et au drame.
On pense par moment à La fille du puisatier dans ce côté ancrage de la société dans la France profonde de cette époque (le film se passe aux alentours d'Aix-en-Provence), mais j'ai trouvé ça formidable, surtout pour l'émotion procurée par Fernandel, ange descendu des cieux pour couvrir son amour.
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le 11 oct. 2015
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