Vive le cocu !

Sur Twitter, des armées de demi-habiles se sont affrontés sur la thématique : faut-il regarder et analyser le Napoléon de Ridley Scott sous le prisme de la vérité historique ? Alors non, et en plus il y a suffisamment à redire sur l’objet cinématographique en lui même pour éviter les universitaires aussi soporifiques que le film.

Pendant 1h, Ridley Scott hurle tour à tour à nos oreilles « vous avez vu comme il est benêt ?? », « vous avez vu ce débile sans charme ?? », « oh vous avez vu comme il est cocu ???? ». Des phases qui s’enchaînent aussi bien que le traitement des couleurs : à Toulon c’est sépia, et puis là où il fait froid, c’est gris. Outre les erreurs historiques, l’accession au pouvoir de Bonaparte ne provoque pas l’ombre d’un frisson chez le spectateur tant tout est gommé par VOUS AVEZ VU COMME NAPOLÉON EST COCU ???

Bon, si on ne sauve pas le film sur l’esthétique, peut-être qu’il y a de quoi vibrer sur les batailles ? Bah même pas. Austerlitz donne l’impression de se jouer sur une demie heure IRL. La grosse surprise vient de Waterloo lorsque la chanson d’Abba se fait entendre au fond au clavecin… non, évidemment c’est faux mais ça aurait été plus stylé que tout ce que n’a pas tenté Ridley Scott dans son film. Waterloo c’est 100 plots contre 100 autres plots, autant dire bien loin du récit fait par Victor Hugo dans Les Misérables.

La dernière heure du film est toutefois la plus plaisante, les événements s’enchaînant de façon fluide et sans moment de gêne. Pas de quoi sauver un ensemble terne (surtout en Russie car il fait FROID).