Napoléon est un film grand historique français, écrit et réalisé par Abel Gance, sur une version de 230 minutes a sa sortie le 7 avril 1927 suivi de cinq restaurations argentiques... la premiere par Henri Langlois et Marie Epstein en 1953... la seconde et troisieme par l’historien Britannique Kevin Brownlow en 1979 et 83... la quatrième par Bambi Ballard avec la Cinémathèque française sur une durée de 5 h 28, présentée sous la Grande Arche de la Défense en juillet 1992.. et la derniere par Kevin Brownlow, présentée au Royal Festival Hall de Londres en juin 2000... Une grande œuvre classé par les Américains parmi les dix plus grands films de l'histoire du cinéma qui retrace l’ascension de Bonaparte (joués par Vladimir Roudenko (enfant) et Albert Dieudonné (adulte) qui trouve le role de sa vie) depuis son arrivée à l’école de Brienne en 1779 jusqu'à la campagne d'Italie en 1796... Périodes pendant lesquelles il va croisés sur son chemin : Maximilien Robespierre (joué par Edmond van Daële), Georges Jacques Danton (joué par Alexandre Koubitzky), Louis Antoine de Saint-Just (joué par Abel Gance), Jean-Paul Marat (joué par Antonin Artaud), Camille Desmoulins (joué par Robert Vidalin), Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (joué par Henri Beaulieu), Antoine Fouquier-Tinville (joué par Paul Amiot) l' accusateur public du Tribunal révolutionnaire de Charlotte Corday (jouée par Marguerite Gance) célèbre pour avoir assassiné Jean-Paul Marat et de Marie-Antoinette (jouée par Suzanne Bianchetti)... Rouget de Lisle (joué par Harry Krimer) et sa Marseillaise, Joseph Fouché (joué par Guy Favières) le ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire... Joséphine de Beauharnais (jouée par Gina Manès), Joachim Murat (joué par Génica Missirio) l'époux de Caroline Bonaparte... A noter que la famille de Napoléon est joués par Eugénie Buffet (Lætitia Bonaparte (la mère), Sylvio Cavicchia (Lucien Bonaparte), Georges Lampin (Joseph Bonaparte), Yvette Dieudonné (Élisa Bonaparte), Simone Genevois (Pauline Bonaparte), Roger Chantal (Jérôme Bonaparte) et Jean Rauzéna (Louis Bonaparte)... et même le marquis de Sade (joué par Conrad Veidt (vu précédemment dans Le Cabinet du Dr Caligari)...
Abel Gance est le seul réalisateur (a ce jour) a avoir réussi à consacrer un film a la mesure de ce personnage hors du commun que certain trouve comme Dictateur et d'autres (comme moi) comme un Conquérant qui a construit l'Europe et fait de la France un pays fort... car le cinéaste filme en poète tout en donnant un souffle épique tout a fait unique a son (chef d') œuvre... sur une narration limpide et lyrique, un rythme trépidant (sur une musique originale composée par Arthur Honegger), une dimension résolument épique accentuée par le jeu parfois excessif des acteurs muets et sa scrupuleuse véracité historique... Napoléon est un film inoubliable (pour preuve je l'ai vu qu'une fois... il y très longtemps... et je m'en souviens encore) et certainement le meilleur jamais réalisé sur l'Empereur... que ce soit sur les aspects techniques pour son approche révolutionnaire : une image d'une largeur trois fois supérieure au format habituel par juxtaposition voire le format large (Cinérama, CinemaScope), vingt-cinq ans avant les autres tentatives (La Tunique).... la projection de trois points de vue d'une même scène (procédé préfigurant le split screen)... entre autres... que sur aspect artistique (superbe et ample mise en scéne).
Avant de mourir, Abel Gance déclara " J'ai donné à Napoléon, mon âme, mon cœur, ma vie, ma santé... je n'ai rien négligé pour faire, enfin, le plus beau film de notre pays... j'ai dépassé les limites du dévouement à une entreprise en ruinant peu a peu, par l’excès de travail, mes forces vives.. " que qui fait de ce film, un chef d'oeuvre du cinéma Français... auquel il essaiera de donner deux suites Napoléon à Saint Hélène un scénario qui vendit au cinéaste allemand Lupu Pick qui le réalisa en 1929... et Austerlitz un film haut en couleurs et académique qu'il tourna en Yougoslavie (avec Pierre Mondy dans le role de l'Empereur) en 1960.
Vivement qu'il sorte enfin en DVD/Blu-ray chez nous... alors que le British Film Institute a publié le film en novembre 2016, dans une édition d'une durée de 5 h 30, établie avec l'aide de Kevin Brownlow (version 2000).