J'ai attendu patiemment la sortie de la director's cut pour découvrir le film. Je ne me sentais pas capable de voir la version ciné puis seulement la version de Ridley, et maintenant que j'ai vu ce film, je me dis que j'ai bien fait car je n'ai pas du tout envie de me rasseoir pendant 2h30 pour une autre version de ce film.
Je reste curieux quand même ; l'argument de vente de cette version a été l'apport de scènes enrichissants le personnage Joséphine, je me demande donc quel est son taux de participation étant donné que son personnage est à peine sollicité dans la version longue. C'est dommage parce que le peu que l'on nous ne dit, ça donne envie d'avoir un film qui lui serait consacré, pas forcément parce qu'elle s'est faite remarquer en tant que courtisane mais bien pour son emprise sur l'empereur et son libertinage 'secret'.
Encore une fois, c'est vraiment à la mode, le film Napoléon (les deux versions) est vendu sur le ton choquant : critiques et critiqueurs ont tous répété la même chose, il y a une scène choc où Napoléon fait le chien face à sa douce, laissant entendre une sexualité déviante. Je regarde le film : littéralement, Napoléon fait une blague, file sous la table en imitant un chien et fait rire son épouse, fin de scène. Je n'y vois pas de sexualité, étant donné que Ridley le montre frontalement lorsqu'il fornique, c'est toujours en levrette en vitesse maxiduracell-le lapin baiseur, laissant ainsi Joséphine sans plaisir, semble-t-il. Et puis dans l'une ou l'autre scène, on sent que Joséphine est une femme forte qui sait tenir tête à son mari, qui ose le tromper et s'en sort malgré tout... mais c'est vite expédié. Et il y avait tant à faire avec cette relation si particulière, quitte à trahir davantage le réalité, ou en tous cas la réinterpréter ; perso j'aimais cette idée de rôleplay, mais c'est si peu investi qu'on s'en fout complétement.
Le film se montre assez sage et convenu au final, explorant de façon très décousue toute l'ascension puis la chute de l'empereur, donc depuis son premier combat maladroit jusqu'à sa défaite dont il refuse de prendre la responsabilité. Cela manque donc de liant, ça va trop vite ; on trouve tout de même quelques séquences sympas, que ce soit du dialogue ou du combat, mais le tout reste assez vain et superficiel.
La mise en scène est globalement posée, on ne ressent pas trop le côté zapping/expéditif du film, mais on reste tout de même sur sa faim car on ne profite pas assez de chaque scène. Les acteurs sont corrects ; pas fan du jeu de Phoenix qui devient une caricature de lui-même à force de trop en faire dans le personna, un personna pourtant assez mou et peu intéressant. En fait, on ne voit pas de personnage mais Phoenix qui essaie de jouer, qui essaie d'être Napoléon. Il propose des choses intéressantes mais au final, et évite les coups de sang attrap'-oscars, mais il reste quand même dans la performance viscérale, une performance maladroite mais dans laquelle il s'investit à fond. Juste qu'il évite les expressions habituelles, essaie de faire quelque chose de différent. Il évite donc la facilité mais il se plante (je pense que c'est plus clair formulé ainsi). Les décors sont chouettes, la photographie est soignée, le montage est bien rythmé, les effets spéciaux sont chouettes.
Bref, un film finalement assez peu marquant au-delà de sa promo... mais c'est un peu le problème du cinéma ces derniers temps, c'est la promo qui fait tout l'intérêt, les films en soi vendus ainsi sont finalement assez nazes.