oct 2010:

Beau générique, de la distribution jusqu'au réalisateur, en passant par les dialogues d'Henri Jeanson. J'aime beaucoup Christian-Jaque, l'ancêtre de Philippe de Broca ou Jean-Paul Rappeneau, un cinéaste du mouvement, divertissant et intelligent à la fois. Une fois de plus il crée un film très vif, au dynamisme un peu naïf, très proche de la bédé de l'époque, sauce Spirou & Fantasio ou Natacha en l'occurrence, l'école franco-belge, une comédie policière très simple, trop sans doute pour constituer un grand film, mais suffisamment de bonne facture pour divertir le public dans un bon état d'esprit.

Les dialogues de Jeanson sont parfois drôles et coulent toujours de source. Associés à un montage rapide, leur débit favorise un bon tempo, sans temps morts.

Les comédiens assurent l'essentiel. Louis Seigner et Philippe Clay me font une très bonne impression. Dans l'exaspération et la mauvaise foi, le vieux Seigner s'en tire mieux que bien.
Surtout, je suis très surpris par l'aisance naturelle et la liberté de jeu que s'octroie joliment Philippe Clay dont le physique très sec ne m'était pas totalement inconnu, mais plutôt sur les scènes de St Germain des Prés et non devant la caméra. Je ne lui connaissais pas ces dons d'acteur.
Le tout jeune Michel Piccoli assure la plupart du temps dans un rôle ingrat peu étoffé d'inspecteur pas très finaud.
Je suis plus réservé sur une Martine Carol qui me parait s'empâter et sur-jouer son personnage de fofolle, tête brûlée, blonde marilynienne, avec quelques excès dans les clignements d'œil, mordillements de lèvres, haussements de sourcils et le ton volontaire et altier qui va avec. Pourtant, elle fait partie de ces belles créatures du cinéma français qui s'est perdue en cours de route malheureusement. Quelques éclairs dans sa filmographie. Mais Nathalie n'en fait pas partie.

Le scénario à vouloir imposer un rythme trépidant et des situations d'urgence ne nous épargne guère les incohérences qui en fin de compte empêchent le film de décoller. Pas si bien écrite, cette histoire a été bâtie sur Martine Carol sans doute. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Mais le nez est trop gros. Ça déborde et crée une sorte de déséquilibre que la bonne volonté des acteurs et les bons mots de Jeanson ne parviennent pas à corriger.
Le film est agréable, joyeux, divertissant, certes mais demeure bancal. Dommage.
Alligator
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le 14 avr. 2013

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Alligator

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