Farce grecque
Englouti par le côté brouillon de ce film qui joue la carte du presque documentaire entrecoupé de séquences burlesques mises en scène pour illustrer un point en lien avec la dictature des colonels en...
Par
le 11 juin 2021
Englouti par le côté brouillon de ce film qui joue la carte du presque documentaire entrecoupé de séquences burlesques mises en scène pour illustrer un point en lien avec la dictature des colonels en Grèce — en place de 1967 à 1974. Ce film de Varda, dans un style qui lui est propre tant du point de vue du mélange réalité et fiction que dans cette façon de se mettre en scène, tout en détours, de manière vaguement autobiographique, fut à l'époque tourné pour la télévision et censuré par l'ORTF : en cause, sans doute possible, l'évocation politique des troubles dans le pays via la présence pour la partir fictionnelle d'une femme dont le père est originaire de Grèce. Et peut-être aussi, la vente d'armement... Beaucoup de rencontres, de conversations, de parenthèses, de digressions, dans un amas dense et un peu confus lui-même parsemé d'entretiens et de témoignages de réfugiés politiques ou d'artistes exilés résidant à Paris. Les deux parties communiquent malheureusement assez mal et forme un tout assez hétérogène et biscornu.
Dans ce film rarement vu de Varda, elle oscille notamment entre petits sketches à vocation allégoriques, pas foncièrement ratés mais vraiment pas drôles ou profonds (le fameux sketch des colonels Ass, Ass et In...), et micro-trottoir d'inconnus croisés dans la rue sur ce thème. On a ainsi droit à une belle quantité de "oh moi j'adore la Grèce, les îles, le soleil", suivi d'un "oh vous savez, moi, la politique" quand on leur demande ce qu'ils pensent de la situation actuelle. "Ce n’est pas notre affaire : nous, nous voulons voir l'Acropole !"... Varda nous parle un peu d'elle-même, et on croise également la route de Depardieu tout jeune, hirsute, sans doute extrait d'un film, faisait références aux jeunes et à la révolution. Si les thèmes abordés sont durs dans le fond, torture, dictature, etc. au final il s'agit davantage d'une romance un peu farfelue à l'échelle globale.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 1971, Avis bruts ébruités, Aux frontières du réel, Réalisatrices de choix - Agnès Varda et Cinéphilie obsessionnelle — 2021
Créée
le 11 juin 2021
Critique lue 72 fois
D'autres avis sur Nausicaa
Englouti par le côté brouillon de ce film qui joue la carte du presque documentaire entrecoupé de séquences burlesques mises en scène pour illustrer un point en lien avec la dictature des colonels en...
Par
le 11 juin 2021
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
138 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11