J'AI CRIÉ DEVANT CE MONDE DE MERDE OÙ LES GENS S'ENTRETUENT.
Merci @John-Doe pour l'idée de titre.
Putain c'était beau.
Dès que je regarde un Miyazaki, j'essaie de ne pas avoir d'idées préconçues. J'aime, j'adore Miyazaki et ses films, mais je le remets en question à chaque visionnage. Et si celui-là ne me plaisait pas ? Peut-être que le film va être trop sérieux, ou trop simple pour que j'aime, que le message ne sera pas assez fort, bref, peut-être que Miyazaki n'est pas aussi inspiré pour chacun des films qu'il fait. J'ai toujours la petite @enilua qui s'excite dès qu'on commence à parler de lui, mais peut-être que pour une fois, elle a tort, et que la magie ne marchera pas sur moi. Peut-être.
Ou peut-être pas. Car Miyazaki a encore réussi à faire un film magnifique. Il y a de la guerre, de la nature, des humains et des insectes, des personnages attachants, des décors somptueux, une poésie sans égal, un vrai message, et la Princesse Nausicaä. Tout cela dans des quantités parfaitement dosées.
Commençons par le plus beau : la Princesse. J'ai rarement vu un personnage aussi abouti, à la fois intelligent et intrépide comme elle. Elle a presque réussi à me faire pleurer, dites. Il faut dire que dès qu'elle crie face à des soldats qui ne comprennent rien, dès qu'elle s'engage pour protéger la nature et le monde entier, c'est assez puissant. J'ai eu envie de crier devant ce monde de merde où les gens s'entretuent. C'est bien pour cela que la fin est l'une des plus belles de tous les Miyazaki. Tout à coup le calme arrive, il n'y a plus de colère dans l'atmosphère, la paix, la lumière, la Princesse. Elle rayonne de joie et d'inquiétude tout le long du film, et on s'attache à elle, vraiment, on s'attache à elle.
Elle est face à ces humains qui préfèrent la guerre, qui font des histoires d'unification des royaumes, qui n'ont strictement rien compris, voilà. Et tout s'effondre à la fin du film en même temps que le Guerrier. Dans ma tête, j'ai crié devant ce monde de merde où les gens s'entretuent, pour ensuite tuer la nature, alors qu'on pourrait vivre ensemble, en communion avec elle. Le message qui passe est fabuleux, simple mais si bien amené, et il transperce l'écran. On se sent étrangement concerné alors que le monde de Nausicaä n'est pas le notre. C'est bien pour ça qu'on rit, on pleure, on se révolte en même temps que la Princesse. Certaines paroles de Oh-Baba sont vraiment belles, qu'elles soient des paroles de désespoir ou de joie.
Les insectes sont affreusement beaux. J'ai été impressionné de l'émotion qu'un plan immobile sur les yeux bleus d'un Ômu pouvait procurer. Et puis le passage des yeux rouges aux yeux bleus à la fin, waouh. Toute cette faune et cette flore constituent un décor magnifique (j'en ai marre d'utiliser ce mot mais c'est celui qui convient). Le spectacle des spores mortels libérés par les plantes est si beau qu'on ne croit pas Nausicaä quand elle dit que ses poumons pourriraient en 5 secondes si elle n'avait pas de masque. Non, non ce n'est pas possible, c'est tellement beau, les humains n'ont pas pu transformer ça en poison mortel !
Puis il y a toute cette séquence sous les arbres de la forêt. Ce calme, cette musique, ces larmes de la Princesse. L'un des plus beaux moments du film. La lumière est superbe, ce qui me fait penser : la lumière est superbe dans ce film, du début à la fin. On atteint presque la perfection. Presque. J'ai presque crié devant ce monde de merde où les gens s'entretuent, moi.