Nazarin
7
Nazarin

Film de Luis Buñuel (1959)

Dernier film mexicain de Don Luis, Nazarin est une fable dans la lignée de La Montée au ciel, contant le trajet christique d’un prêtre. Soulignons tout d’abord la performance puissante et inspirée de Francisco Rabal, l’un des grands interprètes de Buñuel. Saluons ensuite la mise en scène du grand d’Espagne, à la hauteur de son génie. Venons-en enfin au fond, typique de son œuvre, qui remet en cause non pas la religion mais tout simplement la croyance. À travers cet homme qui accepte son sort quand il est volé, calomnié, injustement accusé, poursuivi, traqué, injurié, frappé, c’est tout le chemin de croix de Jésus qui est évoqué… Mais ici point de résurrection, point de salut. Le ciel est vide et aucun espoir n’est à attendre. Le message de Buñuel a rarement été aussi noir, sans être désespéré pour autant. Si rien n’est à espérer d’une autre vie hypothétique, il reste la Terre, qui peut être source de joies simples pour peu que l’on prenne le temps de les savourer. C’est ce que nous montrent les images, toujours d’une audace folle et venant parfois s’inscrire en contrepoint opposé au propos apparent… La subtilité de Buñuel est ici éclatante pour donner une œuvre solide, pas tout à fait à la hauteur de ses grands chefs-d’œuvre mais passionnante de bout en bout.
Maqroll
8
Écrit par

Créée

le 11 juil. 2013

Critique lue 635 fois

6 j'aime

1 commentaire

Maqroll

Écrit par

Critique lue 635 fois

6
1

D'autres avis sur Nazarin

Nazarin
Maqroll
8

Critique de Nazarin par Maqroll

Dernier film mexicain de Don Luis, Nazarin est une fable dans la lignée de La Montée au ciel, contant le trajet christique d’un prêtre. Soulignons tout d’abord la performance puissante et inspirée de...

le 11 juil. 2013

6 j'aime

1

Nazarin
estonius
10

Et tout cela est montré de main de maître.

Le film est assez subtil parce que Buñuel a su créer un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. En fait Nazarin veut être le contrepoint de la religion avec son côté institutionnel...

le 14 déc. 2018

5 j'aime

Nazarin
Morrinson
7

Inadaptation

J'aime beaucoup la veine un peu classique (le qualificatif est très clairement inapproprié en parlant de ce réalisateur, mais dans une acception relative, il peut être un peu moins insensé que ce...

le 4 oct. 2021

2 j'aime

2

Du même critique

Little Odessa
Maqroll
9

Critique de Little Odessa par Maqroll

Premier film de James Gray, l'un des génies incontestables du cinéma actuel, où déjà l'essentiel est en place. Un scénario, d'une solidité qui force l'admiration, rapporte une histoire tragique...

le 1 oct. 2010

20 j'aime

1

Babel
Maqroll
5

Critique de Babel par Maqroll

Une quadruple histoire dont on démêle peu à peu les intrications, qui constituent une espèce de fresque sur les difficultés des êtres humains à parler entre eux. Malheureusement, ce film rempli de...

le 17 juil. 2013

18 j'aime

2

L'Émigrant
Maqroll
10

Critique de L'Émigrant par Maqroll

Attention, chef d’œuvre absolu. Chaplin s’attaque ici au mythe des mythes, l’arrivée des immigrants aux États-Unis (via Ellis Island) et la voie ouverte à tous les rêves… La traversée de l’Atlantique...

le 10 juil. 2013

17 j'aime

3