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On me l'avait vendu avec des critiques dithyrambiques, des twists et du quatrième mur mais on m'a surtout recommandé d'y aller sans me renseigner avant. Bilan, j'ai réussi à y aller à peu près à l'aveugle, connaissant seulement le pitch de base : un réalisateur tourne un film de zombies et ça part en vrille.

90 minutes plus tard, quelle bonne surprise. J'ai énormément d'affection pour les films qui arrivent à faire beaucoup avec peu. Ne coupez pas ! est clairement un petit miracle de ce point de vue. Film fauché par excellence, qui embarque des comédien⋅nes inconnu⋅es dans un ambitieux plan séquence de 30 minutes, bricolé avec les moyens du bord, la prouesse technique est impressionnante. Chaque « erreur » est bien sûr en réalité millimétrée, mais participe à faire douter le public à chaque instant : est-ce que je regarde un film aussi amateur que ça ? Qui plus est, le casting est excellent, gérant à merveille l'imbrication du film dans le film dans le film en passant avec fluidité entre les personnages et les comédien⋅nes. La photo est bien évidemment très perfectible, pourtant elle est tout simplement parfaite pour le ton du film et lui donne un cachet considérable, du moins pour le film dans le film.

Alors oui, le deuxième tiers du film est un peu mou. Même si tout est « nécessaire » pour bien aborder la fin du film, la mise en scène et les dialogues manquent un peu de punch et il y a un petit quart d'heure durant lequel on se demande où cette histoire veut nous amener. Puis vient le dernier tiers, durant lequel se révèle toute l'astuce du scénario et la ruse du réalisateur qui nous montre littéralement l'envers du décor. Génial. Certes, tous les personnages se valent pas, certains ayant des arcs narratifs un peu faibles, voire pas entièrement résolus dans le cas de Aika/Chinatsu. Mais quel concept et quelle exécution !

Cerise sur le gâteau, j'ai adoré la fin, que j'ai trouvé extrêmement touchante, victoire du collectif sur l'individuel. Ne coupez pas ! a été une excellente surprise, une petite pépite rendue possible par un alignement d'astres qui se ne reproduira pas de sitôt.

Altay
8
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le 3 nov. 2024

Critique lue 4 fois

Altay

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