Fans de Lovecraft, fans du duo Yuzna/Hadida, ancien lecteurs de Mad Movie et autres amateurs de Cryptshow, soyez prévenus, vous serez déçus. Mais pas trop. Juste ce qu'il faut.

Le film est un condensé de trois histoires liées par une abracadabrantesque pseudo intrigue prétexte à leur narration dans laquelle on y voit un Lovecraft de pacotille surveillé de près par des bibliothécaires moines bouddhistes arabes chauves tandis qu'il se paluche devant un Nécronomicon en plastique.

Grosso modo.

Prisonnières d'un budget de film de ciné bis et d'effets spéciaux limités techniquement par leur époque et le dit budget, les trois intrigues distillent toutefois un certains charme. Sans être de grandes réussites sur les plans artistiques et techniques, elles demeurent néanmoins loin d'être dénuées de qualités.
Vous aurez droit à une réalisation uniformément sommaire malgré la présence de trois réals différents (Gans, Yuzna et Kaneko dans l'ordre), à des acteurs de seconde zone aux visages bien connus des adeptes de séries B des années 80, à des effets numériques en bois et en vogue à l'époque (morphing pourri et autres incrust vidéo en carton, slim et latex), vous aurez aussi droit aux décors en plâtre, avec toiles d'araignée en tissu, aux éclairages studio super pas naturels.
Cependant les bonnes idées voire l'efficacité est relativement souvent de la partie, le souci du travail d'ambiance est palpable et la bizarreté de certains personnages couplée à une certaine mise en scène ne sont pas sans rappeler de bons épisodes de Cryptshow (mention à la troisième histoire).
D'où le charme malgré les défauts déjà évoqués.

Bref, c'est plutôt distrayant tout en étant décevant. Et vice et versa.

On peut cependant regretter que l'oeuvre dense et au potentiel gigantesque de Lovecraft n'ait jamais trouvé projet à sa mesure. Reste le très bon parti pris en noir et blanc du film de 2005: Call of Cthulu, pour ceux qui désirent le découvrir en attendant que Peter Jackson se décide enfin à réaliser Les Montagnes Hallucinées comme le prétend la rumeur depuis quelques années.

Un film noir, angoissant, au regard porté sur la peur de l'inconnu, des grands espaces et des abîmes, froid et parano. Un film sur la solitude et la folie de l'individu face aux menaces de l'univers qui l'entoure; voilà ce qu'il faudrait pour découvrir Lovecraft sur péllicule.

real_folk_blues
6

Créée

le 21 avr. 2011

Critique lue 1.2K fois

12 j'aime

2 commentaires

real_folk_blues

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

12
2

D'autres avis sur Necronomicon

Necronomicon
real_folk_blues
6

Eco-nomicon

Fans de Lovecraft, fans du duo Yuzna/Hadida, ancien lecteurs de Mad Movie et autres amateurs de Cryptshow, soyez prévenus, vous serez déçus. Mais pas trop. Juste ce qu'il faut. Le film est un...

le 21 avr. 2011

12 j'aime

2

Necronomicon
Voracinéphile
10

Le Boss du Bis

Si il y a bien un film sous estimé dans le monde du film bis, c’est bel et bien Necronomicon. Carrefour de talents notables (premier essai du grand Christophe Gans, du méconnu Shu Kaneko et du...

le 1 juin 2018

11 j'aime

1

Necronomicon
QuentinDubois
5

Même la mort peut mourir

Lovecraft et le cinéma, ce n'est pas une grande histoire d'amour. Si la majorité de ses adaptations sont des navets purulents n'ayant la plupart du temps plus grand chose à voir avec le matériau...

le 21 juin 2018

6 j'aime

2

Du même critique

Gravity
real_folk_blues
5

2013 L'odysée de l'espèce di counasse...

Évidemment, un pauvre connard cynique comme moi ne pouvait pas ne pas trouver son mot à redire. Évidemment, si je devais me faire une idée de la qualité du truc au buzz qu’il suscite, deux options...

le 28 oct. 2013

285 j'aime

121

Divergente
real_folk_blues
1

Dix verges hantent ces lignes...

Ça fait un moment que j’ai pas ouvert ma gueule par ici. J’aurais pu faire un come back de poète en disant de bien belles choses sur Moonrise Kingdom, vu récemment ; mais non. Fallait que ça...

le 15 avr. 2014

272 j'aime

92

Upside Down
real_folk_blues
2

De quoi se retourner dans sa tombe...

J’ai trouvé une formule tirée de ce film à la rigueur scientifique inégalable : Bouillie numérique + histoire d’amour = Twilight. Je soustrait les poils de Taylor Lautner et je rajoute des abeilles...

le 30 avr. 2013

243 j'aime

39