L'amour sous toutes ses formes...

Nekromantik est une histoire d'amour. On aurait pu le deviner avec le titre après tout.
C'est une histoire de rupture aussi.
Rupture amoureuse, rupture avec la société, du fait de mœurs particulières.
Et surtout, Nekromantik est un film d'horreur.
Avec ce film, le mot horreur prend tout son sens.
Certaines scènes sont abominables.
Durant le film, je me suis souvent posé la question suivante : comment peut-on avoir idée de faire un film pareil ?
Jörg Buttgereit s'intéresse aux pulsions sexuelles très atypiques d'un couple de nécrophiles, et du héros en particulier.
On peut se dire : faut vraiment être dérangé, fou, pour avoir de telles envies... Jörg Buttgereit nous répond avec la scène du cinéma: le héros va voir un film d'horreur. La salle est comble. On y voit une jeune femme être pourchassée, puis rattrapée par un individu malintentionné. Ensuite, on ne voit plus l'image, mais on entend les cris de la jeune femme, qui doit subir les pires sévices. Jörg Buttgereit nous montre les spectateurs dans la salle. Tous regardent, sans ciller. Certains sourient même. Il n'y a que notre héros à la sexualité atypique qui semble mal à l'aise. Celui-ci quitte même la salle n'en pouvant plus.
Toutes les personnes supposées normales regardent des horreurs sans problème au cinéma, tandis que notre héros, que l'on aurait envie de qualifier de détraqué, ne le supporte pas.
Un petit message aussi pour les spectateurs comme pour dire : mon film est fou, mais vous le regardez quand même...
Pour l'aspect technique, l'image est granuleuse et dégueulasse (pour montrer des choses dégueulasse justement, c'est commode), la musique est atroce et pas du tout appropriée. Les acteurs sont bien courageux. Et la durée du film est idéale pour le propos.
On a droit à une conclusion très... difficile de trouver un terme.
Nekromantik est une expérience de cinéma extrême intéressante à vivre.