Ce qui frappe d'abord dès le début du film c'est cet aspect quasi documentaire sur la vie des gens, le bistro, la rue… on s'y croirait. La mie en place du duo Serrault/Béart est assez fabuleuse, les deux personnages étant remarquablement écrits et interprétés avec une justesse de ton stupéfiante, la verve de Serrault s'opposant aux réponses monosyllabiques de Béart belle comme un cœur. Une autre chose remarquable est la distribution des seconds rôles, (Anglade, Nadeau, Lonsdale, Brion, Laroque, Berling) dirigés et interprétés avec talents. Maintenant l'histoire, Sautet ne tranche pas, nous décrivant un amour qui n'est platonique que parce qu'aucun des deux ne veut franchir le pas. A ce propos la scène où Serrault frôle le dos de Béart endormie jusqu'à ce qu'elle se réveille et lui prenne la main est fabuleuse de justesse et de retenue. L'ambiguïté perdurera jusqu'à la fin... ouverte. Sujet bien moins minimaliste qu'une vision distraite laisserait supposer. Je n'ai cependant pas compris, mais ce n'est là qu'un détail, l'utilité de quelques scènes impliquant Claire Nadeau (la scène de la piscine et celle où elle s'isole dans les toilettes)